Avec la baisse significative des ventes de voitures dans le très juteux marché algérien, Peugeot veut continuer à se sucrer via cette formule de crédit bancaire, son cousin lui a montré la voie, alors pourquoi se priver de créer une usine fantoche que le lobbying politique emballera comme de l'investissement fructueux...? Machiavel n'aurait pas fait mieux! Au moment où le très juteux marché algérien de l'automobile connaît une réforme en profondeur à travers le nouveau cahier des charges, le constructeur français, Peugeot, affiche des ambitions de venir s'installer en Algérie. A première vue et avec les données économiques actuelles, ce serait un véritable suicide économique pour la marque au Lion qui n'a jamais montré un intéressement à un tel projet en Algérie? Même au moment où nos autorités suppliaient pour voir un constructeur automobile s'implanter en Algérie avec les facilités qui ont été accordées à Renault, PSA n'a pas bronché, se contentant de vendre à la pelle ses voitures fabriquées en France, en Espagne, en République tchèque, en Italie et en Slovaquie. Avec plus de 40.000 véhicules vendus chaque année, ne voilà-t-il pas que Peugeot découvre des vertus à la production en Algérie. Et pourtant, l'usine ouverte par Renault à Oued Tlélat est un véritable flop avec des voitures qui ne se vendent pas. Elles ont été achetées par l'Etat pour sauver la face. On ne peut donc que s'interroger sur cet «amour» soudain pour une implantation en Algérie. A bien voir le «hasard» du calendrier de cette annonce qui intervient à la période de la relance du crédit à la consommation pour la production locale, le verdict des spécialistes économiques coule de source: cette pseudo usine de montage n'a pour but que celui de «pomper» l'argent du crédit à la consommation, réservé uniquement à la consommation locale. Les responsables de Peugeot savent très bien que les Algériens n'ont plus autant d'argent qu'avant et ne peuvent plus payer «cash» leurs voitures, comme cela a été le cas pendant plus de cinq ans. Néanmoins, ils sont également conscients que le consommateur algérien est féru d'automobile, signe dans notre société d'une certaine réussite sociale. La précédente expérience de ce mode de financement a montré que la part du lion revenait au secteur automobile. Une véritable frénésie s'était emparée des Algériens qui n'hésitaient pas à se surendetter pour une voiture qui est le rêve de toute une vie. Cela avait même failli les emporter vers la «banqueroute» sans l'intervention courageuse de l'ex-Premier ministre et actuel directeur de cabinet à la présidence, Ahmed Ouyahia, qui avait décidé de mettre fin à cette hémorragie qui saignait le Trésor public. Il semble donc clair que l'objectif premier du constructeur français n'est autre que de prendre sa «part» du gâteau du crédit à la consommation. Il semble que Peugeot veuille faire comme à une époque, avec certains fabricants d'électroménager ou d'électronique qui disaient fabriquer en Algérie pour bénéficier des avantages fiscaux et autres aides, alors qu'en réalité, ils avaient monté des usines fantômes qui n'étaient que des dépôts pour étiqueter en made in Algérie, leurs produits importés. C'est le même procédé avec le montage en CKD (Complete Knock Down) qui est un «lot» contenant l'ensemble des pièces détachées nécessaires à l'assemblage d'un véhicule. Cette méthode est utilisée par les constructeurs automobiles pour assembler certains de leurs véhicules à l'étranger, dans le but de les commercialiser sur place, en utilisant les droits de douane plus faibles, et toutes autres sortes d'avantages. On n'aurait pu laisser le bénéfice du doute à la marque au Lion en supposant que peut-être il voulait réellement investir en Algérie, une véritable usine avec de l'intégration made in «bladi». Mais l'annonce, vendredi dernier, d'une implantation d'une grande usine au Maroc fait tomber les masques. Le projet Peugeot est une copie conforme du projet Renault, c'est-à-dire une petite unité de montage de véhicules bas de gamme en CKD dont les différents composants sont fabriqués dans le reste de ses usines dans le monde. Le tout mélangé à une pincée de lobbying politique pour nous l'emballer comme de l'investissement fructueux. La pièce théâtrale des constructeurs automobiles français en Algérie n'est pas près de faire tomber le rideau...du moins tant qu'il restera de l'argent à pomper!