Le constructeur français aurait exigé le rétablissement du crédit automobile et la conservation de l'exclusivité des ventes des véhicules produits à Rouiba. Décidément, avec le constructeur français Renault, il semble bien de bon aloi pour les Algériens d'adopter la fameuse formule de Saint Thomas «Je ne crois que ce que je vois». En effet, et après avoir sérieusement envisagé de construire une usine de montage dans la banlieue d'Alger, voilà que le constructeur français se rebiffe de plus belle, au grand dam de ses meilleurs clients, les Algériens. Ces derniers doivent-ils encore attendre le miracle pour espérer ce qui ne serait que justice, à savoir récompenser leur fidélité à la marque au Losange par une joint-venture avec, à la clé, un volume de 50.000 voitures, produit près d'Alger.? Chimère que tout cela! semble dire l'implacable réalité. Cette fois, c'est le gourou attitré de Renault qui vient de confirmer cette improbabilité à partir du pays voisin, le Maroc. Un pays, rappelons-le, où le constructeur automobile a bien daigné établir une usine en CKD. La «décision définitive» d'installer une usine Renault en Algérie «n'a pas encore été prise», mais «on en discute toujours», a déclaré, en effet, Carlos Ghosn, le président-directeur exécutif de l'Alliance Renault-Nissan. Ce dernier a, en outre, clairement signifié que ce projet relèverait plutôt de la chimère en expliquant que la décision de le mettre sur pied n'a même pas a été prise! «La décision définitive (d'installer une usine Renault en Algérie) n'a pas encore été prise, mais on en débat, on en discute toujours», a-t-il indiqué en marge du Forum économique mondial sur la région Mena, du 26 au 28 octobre à Marrakech. «C'est une possibilité et au sein de Renault, on en discute, on en débat. Il ne s'agit donc pas d'un retard. La décision définitive n'a tout simplement pas été prise», selon M.Ghosn. Cette déclaration atteste, l'on ne peut mieux, que le fameux projet d'investissement de Renault semble encore être l'otage d'intentions. Cette tergiversation du constructeur français à s'engager fermement dans un partenariat avec la partie algérienne compétente, en l'occurrence la Snvi (Société nationale des véhicules industriels) semble confirmer encore une fois le reproche formulé par nombre d'observateurs, qui accusent Renault d'aimer l'argent des Algériens «mais pas les Algériens» L'on rappelle qu'en février dernier, le directeur général délégué de Renault, Patrick Pelata, avait déclaré que le constructeur automobile avait «un projet» d'usine en Algérie, en indiquant que ce n'était «pas conclu». L'implantation d'une usine automobile près d'Alger impliquait un investissement de plusieurs dizaines de millions d'euros. Ainsi, Renault qui a pourtant sur le marché automobile algérien les volumes nécessaires pour faire cette usine, préfère adopter le scénario de l'Arlésienne et en optant pour le risque, ô combien coûteux, d'être sur la corde raide en se jouant de la fierté de ses meilleurs clients, les Algériens. Jusqu'à récemment et en haut lieu, Renault aurait même osé friser le chantage en hissant d'un cran la barre des négociations autour de cette usine qui peine à se matérialiser dans notre pays. Pure illusion! Quel dommage!