Sonatrach a importé un million de tonnes d'essence en 2013 Dans cette situation intenable, toute tentative de rationalisation de la consommation de l'énergie s'avère improbable. Face à la baisse continue et inquiétante des revenus de l'Etat, le gouvernement peine à trouver une solution à la problématique des subventions des carburants qui grèvent lourdement le budget de l'Etat. Dans cette situation intenable, où l'Etat consacre beaucoup d'argent aux subventions des prix du carburant, soit environ 11% du PIB, toute tentative de rationalisation de la consommation de l'énergie s'avère improbable. La lutte contre le gaspillage du carburant tel qu'il a été envisagé par le gouvernement, risque même de profiter davantage au secteur informel ou de créer un problème supplémentaire. Dans cette politique de quotas de carburants subventionnés pour faire face à la baisse des recettes pétrolières, il sera institué une carte carburant avec un plafonnement de consommation des carburants subventionnés. Au-delà dudit plafond, l'utilisateur paiera sa consommation d'énergie au prix réel du marché. Pour rappel, en 2014, Sonatrach a importé un million de tonnes d'essence. En 2013, elle a importé pour plus de 3 milliards de dollars de carburants, dont près de 3 millions de tonnes d'essence. Dans ce contexte, le ministre de l'Energie, Salah Khebri, a affirmé, hier à Alger, que «le gouvernement travaillait sur un projet visant à lutter contre le gaspillage et la contrebande des carburants». Il a indiqué qu'il ne s'agit pas de rationner la consommation de ce produit, sans donner de précisions. Tout en s'abstenant de donner des détails sur les modalités prévues pour la rationalisation de la consommation des carburants, le ministre s'est contenté d' indiquer que sa mise en oeuvre interviendra une fois l'achèvement de l'étude de ce dossier et l'obtention des approbations nécessaires à sa faisabilité. Le ministre a relevé que ces mesures, en cours d'étude, ont été rendues nécessaires par le besoin de mettre fin au gaspillage dans la consommation des carburants en Algérie, qui a explosé depuis quelques années, obligeant l'Etat à recourir, depuis 2010, à des importations massives d'essence et de gasoil. «Nous sommes en train de réfléchir sur les meilleurs moyens à mettre en place pour limiter le gaspillage et pour lutter contre la contrebande des carburants», a déclaré le ministre sur un éventuel projet d'instaurer une carte carburant qui plafonnerait la consommation subventionnée de l'essence et du gasoil tel que rapporté par des médias. «Il s'agit d'une rationalisation et non d'un rationnement de la consommation (...). Nous n'allons pas toucher à l'utilisation rationnelle des carburants par les citoyens», a-t-il souligné. «ll y a beaucoup de gaspillage interne» aggravé par le trafic des carburants au niveau des frontières, a encore relevé le ministre. En réponse à une question sur les crises récurrentes de carburant dans les stations-service, il a souligné que les stations service n'utilisent pas toute leur capacité de stockage pour faire face à la demande. «L'Agence de régulation des hydrocarbures doit veiller au respect de la législation dans ce domaine», a-t-il ajouté. En ce qui concerne les coupures d'électricité durant la saison estivale, le ministre a souligné que Sonelgaz a adopté un plan d'urgence pour éviter de pareils cas, même s'il y a «des risques de perturbation».