Echec et mat pour le roi Le souverain marocain qui espérait redorer le blason terni de sa diplomatie à travers le dialogue de paix inter-libyen qui s'est tenu à Skhirat sous l'égide de l'ONU a vu son rêve contrarié. C'est toujours l'impasse. Pas de place, encore, hélas pour la paix en Libye. L'accord arraché par l'émissaire onusien aux différentes parties en conflit n'a pas fait l'unanimité. Le gouvernement de Tripoli, une des pièces maîtresses de la crise libyenne lui a tourné le dos. L'ONU doit faire contre mauvaise fortune bon coeur. Le roi du Maroc fait grise mine. Le souverain marocain qui espérait redorer le blason terni de sa diplomatie à travers le dialogue de paix inter-libyen qui s'est tenu sur ses terres sous l'égide de l'ONU a vu son rêve contrarié. L'accord de paix mis sur la table des négociations pour tenter de ramener la paix en Libye n'a été paraphé que par certaines parties en conflit le 11 juillet à Skhirat. Manquait à l'appel un élément incontournable du puzzle: le gouvernement de Tripoli, dominé par les «thouars» qui font la pluie et le beau temps à travers le territoire de l'ex-Jamahirya, qui a boudé la cérémonie. Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye et chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul), ne fait pourtant pas la fine bouche. «C'est un pas, mais c'est réellement un pas important dans le chemin de la paix», a déclaré Bernardino Léon, lors de la cérémonie de paraphe de l'accord, tenue en présence de représentants du Parlement de Tobrouk (rival de celui de Tripoli Ndlr), de représentants de municipalités, de partis politiques et de membres de la société civile libyenne. L'objectif était de faire asseoir à la même table des négociations les deux Parlements libyens rivaux (celui de Tripoli qui se revendique de la révolution anti-El Gueddafi dominé par les islamistes et celui de Tobrouk reconnu par la communauté internationale) et de les réconcilier pour former un gouvernement d'union nationale. Mettre fin à la guerre civile qui a plongé le pays dans le chaos et qui a fait du territoire libyen un repaire pour terroristes. Daesh et Al Qaîda, s'y sont installés et en ont fait leurs quartiers généraux pour déstabiliser le Maghreb. La Tunisie en a fait les frais à deux reprises en l'espace de trois mois. Deux attentats terroristes, celui du Bardo en mars et celui du 26 juin dernier à Sousse, terriblement sanglants, ont fait 60 morts. Une menace qui est faite pour perdurer avec cet échec de réconciliation des principales factions belligérantes de la crise libyenne. La solution passe incontestablement par un retour à la normale dans l'ex-Jamahiriya. C'est raté. Pour cette fois-ci en tout cas. Tout a été fait pour faire de Skhirat le lieu qui devait marquer le réveil de la diplomatie marocaine. Cette station balnéaire, proche de Rabat, fut en 1971 le théâtre du premier coup d'Etat avorté contre feu Hassan II, qui s'est terminé par un bain de sang et une répression féroce. Une nouvelle page devait s'y écrire, comme pour conjurer le sort. Au lieu d'y sceller la paix, on a opté pour des lendemains plus qu'incertains. Skhirat restera pour l'histoire, le lieu où les divergences libyennes se sont exacerbées.