Les pouvoirs publics devraient se pencher sérieusement sur les raisons du maintien en l'état d'un virage mortel, dans le cadre du dédoublement de la RN 43 sur le tronçon de 2,5 km, qui relie Souk El Tenine et Melbou. L'un des points négatifs qui ressort du dédoublement la RN 43, sur le tronçon de deux kilomètres et demi, qui sépare la ville de Souk El Thenine et celle de Melbou, reste incontestablement le maintien d'un virage dangereux, à moins d'un kilomètre de l'entrée de la station balnéaire de Melbou. C'est le dérapage spectaculaire d'un véhicule, qui a attiré notre attention en ce dimanche 19 juillet. Un dérapage qui n'a fort heureusement pas fait de victime. Le véhicule s'est vite redressé pour reprendre sa route normalement. Ce dérapage, n'est pas le premier de son genre, expliquent les citoyens de la région. Il est connu pour avoir été le théâtre de plusieurs accidents, dont certains étaient mortels. Ce énième a le mérite de mettre à nu «une grave anomalie» dans l'étude et la réalisation du dédoublement de cet axe routier. Et ce ne sont pas les témoins de la région qui vont nous contredire, eux qui dans leurs commentaires nous ont vite fait comprendre «la légèreté et les calculs qui seraient derrière ce constat». Le maintien d'un virage qui aurait déjà, selon les habitants de la région, fait plus d'une centaine de morts depuis sa création, dont une vingtaine rien que pour ces dernières années, laisse dubitatif le commun des mortels. Alors que les travaux de déboulement de la voie sont toujours en cours, on s'interroge sur les raisons qui ont poussé les responsables de la direction des travaux publics de la wilaya de Béjaïa à persister dans leur volonté de garder tel quel un endroit qui a toujours fait parler de lui de par les multiples accidents qui s'y sont produits endeuillant bien des familles algériennes. Pourtant, ce ne sont ni les moyens ni l'espace qui manquent pour couper, voire éliminer carrément ce virage en procédant à une coupe (raccourcie) directe, en empiétant sur une parcelle de terrain agricole à l'abandon depuis des années, selon les témoins de la région. Le bon sens aurait voulu que l'on agisse de cette manière, estiment encore, les habitants de la région, ajoutant que cela réduirait le coût de réalisation du dédoublement, éliminerait un endroit dangereux pour les usagers de la route et enfin, éviterait d'empiéter sur une propriété privée, dont l'indemnisation obligatoire engendrait des frais supplémentaires pour le Trésor public. Serait-ce une faute d'inattention? Ou s'agit-il d'autres considérations? Dans tous les cas de figure, l'option de la DTP suscite des interrogations et reste sujette à des questionnements qui doivent forcément trouver des réponses pour peu que les pouvoirs publics se saisissent de cette affaire dont l'intérêt collectif est indéniable au moment même où on ne cesse de parler de l'hécatombe sur nos routes? À quoi sert un dédoublement ou un élargissement d'une voie routière si ce n'est pour faciliter la circulation et éliminer les défauts constatés auparavant? Pourquoi procède-t-on à une étude avant l'entame de la réalisation d'une rénovation quelconque? Une étude faite dans les règles de l'art aurait conclu à la nécessité d'éliminer cet endroit de la mort. Ce ne fut pas le cas. Le virage sera dédoublé en l'état et continuera malheureusement à tuer encore tant que la vie existe. Un virage de la mort maintenu en l'état, des dépenses supplémentaires engendrées et un propriétaire terrien incommodé, voilà les conséquences d'un choix qui fera encore longtemps parler de lui. Les pouvoirs publics sont interpellés pour s'enquérir des faits et agir au plus vite pour y remédier d'autant plus que la pose du bitume n'est pas encore réalisée.