Amener le citoyen à participer à la gestion de la cité Les élus et les comités de villages peuvent facilement lister les projets et les problèmes qu'ils rencontrent. Quelques jours après sa prise de fonction à Tizi-Ouzou, le wali Brahim Merad a appelé les élus locaux à recenser les problèmes les plus urgents et les projets de développement en collaboration avec leurs concitoyens dans les fins fonds des villages qui constituent les 67 communes de la wilaya. Le nouveau premier responsable de la wilaya décline ainsi sa stratégie globale dont l'élément principal est la participation du citoyen à la gestion de la cité et le développement local. L'appel aux élus a été lancé, pour rappel, à l'occasion du Festival de la forge qui s'est tenu à Ihittoussen, dans la daïra de Bouzeguene. Pour l'observateur, la méthode est ainsi définie: le citoyen est un élément-clé dans toute démarche de résolution de problème et de développement local. En fait, c'est dans la résolution des problèmes que l'interrogation se pose avec plus d'acuité. Un des plus grands obstacles qui s'est dressé devant tous les efforts et qui se posera sans nul doute devant Brahim Merad est la tendance accrue des populations locales à s'opposer à la réalisation d'un grand nombre de projets structurants et de développement. C'est devenu, avec les années, un véritable frein. Un cauchemar pour les élus et pour l'administration. Les oppositions bloquent actuellement des projets d'une importance vitale pour la wilaya. A de multiples égards, c'est un véritable défi pour le nouveau wali. D'abord, il est à signaler qu'un immense travail a été effectué par ses prédécesseurs dont Abdelkader Bouazghi qui a fait bouger beaucoup de «lignes». Mais les efforts ne sont pas venus à bout du monstre...sociologique. Un véritable défi qui a cassé les plus tenaces des volontés, car, les élus et les comités de villages peuvent, en fait, facilement lister les projets et les problèmes qu'ils rencontrent. Il y va de l'eau potable, de l'électricité, du gaz de ville, de routes et autres services pour l'amélioration du cadre de vie. Il y a quelques années, les citoyens criaient leur détresse quant à l'état déplorable de la situation environnementale. Leurs appels ont été entendus par les élus et les représentants de l'Etat. Transmis au gouvernement, celui-ci a inscrit et mobilisé des budgets colossaux pour la réalisation de quatre Centres d'enfouissement technique (CET). Leur réalisation allait régler définitivement le problème, mais... Comble de paradoxes, ceux qui s'opposent à la réalisation de ces CET sont les mêmes qui appellent à la résolution des problèmes de leur environnement: les populations! L'Expression qui s'est beaucoup penché sur la question, est allé sur le terrain plusieurs fois. Les populations font valoir un argumentaire pour justifier leur opposition de même que les représentants des pouvoirs publics et des élus qui plaident pour la réalisation. A Fréha, à Mizrana et à Boubhir, les populations réclament d'abord l'écoute et le dialogue et présentent même des solutions alternatives. De leur côté, les services concernés plaident pour la nécessité de réaliser ces projets sans lesquels la situation environnementale va empirer davantage d'année en année. A Mizrana, une tentative de forcer les choses avait entraîné une réaction virulente des populations qui ont incendié les véhicules et le matériel de l'entreprise réalisatrice. A Fréha, les populations menacent de recourir à des actions de rue alors qu'à Boubhir les villageois se disent prêts à mourir sur place pour empêcher le chantier d'être lancé. Dans les mêmes communes et toute la wilaya, les citoyens dénoncent l'état lamentable de l'environnement dans les villages, sur les routes et les villes. La wilaya est devenue une véritable décharge sauvage en plein air. La solution est ainsi un défi qui reste à relever.