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Quelques conseils pour sortir de la crise
CONJONCTURE ECONOMIQUE
Publié dans L'Expression le 03 - 09 - 2015


L'Algérie est toujours une économie rentière
Privilégiant uniquement les intérêts supérieurs de l'Algérie, en fonction de ma modeste expérience, passée pendant plus de 40 ans dans le secteur économique, donc loin de toute théorie abstraite, cette contribution se veut une participation au débat. Personne n'a le monopole du nationalisme, qui peut se définir comme la capacité des Algériens à contribuer à la création de la valeur interne, ni le monopole de la vérité, d'où l'importance d'un débat productif, sans exclusive, condition d'une bonne gouvernance locale et centrale.
Il s'agit ni d'être pour un ultralibéralisme qui n'existe nulle part dans le monde, l'Etat régulateur jouant un rôle stratégique même aux Etats-Unis d'Amérique, ni de verser dans l'étatisme largement dépassé, devant éviter également le jacobisme centralisateur qui subit une mutation même en France devant aller vers la régionalisation économique, à ne pas confondre avec le régionalisme. Il sagit d'être réaliste et pragmatique privilégiant les intérêts du pays, l'objectif central étant d'accroître la valeur ajoutée interne, condition d'une croissance forte, passant par une mutation des fonctions de l'Etat et une autre organisation de l'économie. Ayant été expert indépendant de 1996 à 2008, ayant démissionné fin 2008, à ce titre il s'agit impérativement de revoir le fonctionnellement du Conseil économique et social Cnes, hibernant actuellement, devant être un lieu de concertation économique et social, se réunissant avec le gouvernement au moins deux fois par an, regroupant toutes les forces sociales et économiques représentatives y compris, d'autres organisations patronales et le FCE, les syndicats autonomes, car la composante économique et sociale a profondément changé depuis sa création qui ne saurait être un bureau d'études, se réunissant sporadiquement. Or, malheureusement, la composante pour les membres n'a pas profondément changé depuis plus de 20 ans, certains ayant quitté le secteur public entre-temps, sont au niveau du secteur privé, mais représentant paradoxalement toujours le secteur public dont ils ne sont plus les représentants, une cacophonie, et discréditant cette institution stratégique. C'est important pour en faire une force de proposition crédible pour la société et le gouvernement, comme dans tous les pays du monde et toute déclaration engageant cette institution devant avoir eu au préalable l'accord des membres. Comme il s'agira de réhabiliter la Cour des comptes, évitant comme par le passé son instrumentalisation pour des règlements de comptes inutiles, comme contrôle des deniers publics, mais surtout d'en faire une force de proposition pour une gestion efficace des deniers publics, rapport qui en principe doit être publié annuellement au Journal officiel. Je rappelle qu'ayant été haut magistrat-premier conseiller- et DG du département des études économiques, j'ai démissionné fin 1983, feu le président de l'époque me demandant après quatre mois de réunions avec les 31 walis de l'époque pour le dossier de l'habitat et des surestaries, de noter les walis, ayant refusé cette injonction.
On doit éviter d'induire en erreur l'opinion publique comme ces arguments qui ne tiennent pas la route, voulant nous isoler des nouvelles mutations mondiales et freiner les réformes pourtant nécessaires, afin de préserver des intérêts de rente, que les accords avec l'Europe ou l'éventualité d'une adhésion à l'OMC représentant 97% du commerce mondial et 85% de la population mondiale, nuisent aux intérêts supérieurs de l'Algérie. Certes, l'Europe doit se garder de considérer l'Algérie et, d'une manière générale, l'Afrique comme un marché, contraire aux Accords de Barcelone et contribuer à la densification du tissu productif dont les services qui ont un caractère de plus en plus marchand, si elle veut éviter cette migration massive et la déstabilisation de toute la région euro-méditerranéenne et africaine, le terrorisme se nourrissant de la misère, également imputable à certains dirigeants faute d'une bonne gouvernance, supposant une nouvelle architecture des relations internationales.
Que peut-on exporter hors hydrocarbures?
Si le montant des importations de l'Algérie en provenance de l'Europe a augmenté et c'est identique pour l'ensemble des pays du Maghreb à un degré moindre, c'est que la valeur des importations a été multipliée par plus de quatre depuis 2005 alors que nous exportons toujours ave celles des dérivées 98% d'hydrocarbures dont une grande fraction est absorbée par l'Europe devant l'inclure dans les calculs. Que pourrait exporter l'Algérie en dehors des hydrocarbures bruts? le secteur touristique étant en hibernation, le secteur agricole bien qu'en amélioration étant en souffrance (voyez la facture alimentaire), le secteur industriel représentant moins de 5% du PIB et sur ce pourcentage 95% sont des PMI-PME peu concurrentielles, voulant bénéficier d'une rente. Qu'a fait l'Algérie pour mener à bien les réformes structurelles afin de dynamiser des entreprises productives concurrentielles depuis plus de 30 ans?
On doit éviter cette mentalité rentière de croire qu'une loi peut résoudre les problèmes, (combien de Codes d'investissement et d'organisations a connu l'Algérie depuis l'indépendance), mentalité bureaucratique rentière, n'étant qu'un moyen, les pays qui attirent le plus l'investissement étant ceux qui n'ont pas de Code d'investissement, mais débureaucratisent leur société par l'Etat de droit et la démocratisation des décisions. L'Algérie étant un pays souverain, un Conseil des ministres seul peut dire si un apport étranger est bénéfique au pays ou pas. Lorsque les USA ont interdit à certains pays du Golfe d'investir dans les ports, ils n'ont pas fait de lois, mais ont agi en toute souveraineté. Dans ce cadre, pour éviter de fausses solutions à des problèmes mal posés, le gouvernement doit éviter de se focaliser uniquement sur la baisse de la rente des hydrocarbures et se demander pourquoi après des recettes de plusieurs milliers de milliards de dollars (à prix constants de 2015 et il est temps de faire un bilan de 1963 à 2015,pas imputable seulement à la période actuelle), l'Algérie est toujours une économie rentière. Qu'a fait l'Algérie pour mener à bien les réformes structurelles afin de dynamiser des entreprises productives concurrentielles depuis plus de 50 ans? On continue à privilégier les emplois rentes, les institutions au lieu dêtre au service de l'économie se bureaucratisent en tant que pouvoir bureaucratique. Ne s'agit -il pas, d'autonomiser la section exportatrice des hydrocarbures de l'ensemble du reste de l'économie pour tracer la stratégie afin de dynamiser les sections hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales. L'Algérie ne souffre-t- elle pas avant tout de leadership pour tracer cette vision stratégique? Il faut éviter l'illusion de l'ère de la matérialité des années 1970 (bon nombre de responsable sont besoin d'une mise à niveau) comme cette notion «dindustries industrialisantes», que «lorsque le bâtiment va, tout va», les industries vieillissantes fermant à travers le monde alors qu'en Algérie on continue d'assainir sur fonds publics,, la crise des prêts hypothécaires dans le monde et l'Espagne est là pour nous le rappeler étant une vision du passé, ce qui ne saurait signifier le nécessaire renouveau de l'appareil productif et que le Btph (devant revoir les modes de construction) ne contribue pas à la valeur ajoutée. Mais nous sommes à l'ère de profondes mutations technologiques et managériales, de l'économie de la connaissance, l'immatériel contribuantdirectement et indirectement à cette croissance et devant revoir notre modèle de consommation énergétique afin de nous projeter sur l'avenir de l'horizon 2030/2040 grâce à une planification stratégique, loin d'un pilotage conjoncturel, pour s'adapter aux nouvelles mutations tant internes qu' économiques et géostratégiques mondiales.
L'objectif central pour avoir un taux de croissance élevé, c'est d'avoir avec tout partenaire une balance devises, technologique et managériale positive pour l'Algérie. A ce titre, je conseille au gouvernement d'être réaliste et pragmatique de faire le bilan tant du passage du Remdoc au Crédoc (crédit documentaire), que de la règle du 49-51% qui n'existe même pas en Chine. Et aberration, l'Algérie seul pays au monde voudrait généraliser cette règle même au commerce de détail comme si cette mesure allait réduire les importations alors que le problème est ailleurs. L'on devra distinguer les segments stratégiques où cette règle peut s'appliquer, qu'il s'agit de définir avec précision, car historiquement datés. Ce qui était stratégique hier peut ne pas l'être aujourd'hui et demain (exemple les télécommunications). Pour les segments non stratégiques mais à valeur ajoutée importante, où il ya lieu d'appliquer la minorité de blocage de 30% afin d'éviter les délocalisations sauvages. Actuellement, c'est le Trésor algérien qui supporte tous les surcoûts d'où l'autosatisfaction de certains partenaires étrangers liés à la rente, car ne supportant aucun risque étant sûrs d'être payés grâce aux réserves de changes. Et si demain les réserves s'épuisent, il ne faut pas être un grand économiste pour prédire que ces étrangers nous abandonneront à notre propre sort avec le risque de faillites, notamment des unités à grandes capacités. L'observation des grands espaces mondiaux montrent clairement que seules quelques grandes firmes contrôlent les circuits du commerce mondial, étant impossible aux opérateurs algériens de pénétrer le marché sans un partenariat gagnant/gagnant. Il existe une exception pour les hydrocarbures à l'état brut ou semi-brut déjà internationalisés, les services énergétiques et les dérivés d'hydrocarbures et d'une manière générale tout l'aval étant soumis aux règles de l'Organisation mondiale du commerce où cette règle ne peut s'appliquer pouvant bénéficier pour une période transitoire de mise à niveau des Accords de Doha. C'est une erreur d'appréciation d'un ancien ministre du Commerce de croire, dans une interview récente à une télévision privée qu'il y a stratégie divergente entre l'Europe et les membres de l'OMC, car nous sommes à l'ère de la mondialisation.
Il faut passer à l'action
En résumé, il s'agit de verser ni dans la sinistrose ni dans l'autosatisfaction source de névrose collective. L'Algérie peut surmonter cette situation difficile mais il n'y a pas de recettes miracles et ce ne sont pas les discours qui permettront les changements. Les solutions sont connues et il faut passer à l'action.Si l'hôtel EL Aurassi et le Club des Pins d'Alger pouvaient parler, combien de réunions et de conférences sans résultats probants? Contrairement à certaines déclarations récentes de certains soi - disant experts, qui reproduisent les mêmes discours et les mêmes solutions utopiques depuis des années, (que la presse relate leurs interviews entre 2008/2014), la situation est grave et nécessaire. Aucun patriote algérien ne veut revivre les impacts dramatiques de la crise de 1986, ni retourner au FMI qui cette fois, imposera des conditionnalités draconiennes. La solution n'est pas de se refermer sur soi et de pondre des règles juridiques correspondant à une aisance financière et qui accroissent la méfiance internationale ce qui, avec le temps accroîtra la crise. D'où l'urgence d'une réorientation de toute la politique socio-économique passant par de profonds ajustements économiques et sociaux donc par de profondes réformes structurelles. Le retour à la confiance, passant par une vision stratégique clairement définie et par un discours de vérité, est déterminant comme facteur de mobilisation. Il y va de la Sécurité nationale.


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