Ce sont là 700 000 Algériens à qui on a promis, chez qui on a entretenu l'espoir et à qui on a mis de l'eau à la bouche Appréhension et inquiétude sont le quotidien d'une grande partie de la population qui a mis ses espoirs dans les différents programmes de logement. Ni politique, ni chômage! S'il y a bien quelque chose qui inquiète les Algériens au plus haut point, c'est le logement. Appréhension et inquiétude sont le quotidien d'une grande partie de la population qui a mis tous ses espoirs dans les différents programmes de logement. Leur avenir est sur toutes les lèvres! «Vont-ils honorer leurs engagements?», «nos logements seront-ils livrés?», «les programmes annoncés par le ministre seront-ils réellement réalisés?», s'interrogent, très inquiets, les citoyens. Ces derniers, qui caressaient le rêve d'avoir un logement, craignent de voir leur espoir s'évaporer après des décennies d'attente. Le peuple est donc dans l'expectative. Il ne sait plus à quel saint se vouer, et ce malgré les assurances du ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville Abdelmadjid Tebboune. Mais à force de promettre, celui-ci a tué les promesses...Les souscripteurs ne croient plus aux engagements du ministre même s'il est de bonne foi. Ils ont l'impression que c'est plus un gagne-temps que du concret. Et ils comptent bien le lui faire savoir, à commencer par les souscripteurs Aadl de 2001-2002 qui ne voient rien se profiler à l'horizon alors que M.Tebboune ne cesse de les rassurer. Ces «Aadlistes» qui attendent depuis plus de 10 ans se sont rassemblés, hier, devant le siège de l'Aadl à Saïd Hamdine pour crier leur colère. «Depuis 2013, le ministre nous sort de beaux discours mais on ne voit rien venir. On en a marre de cette situation qui n'est pas des plus rassurantes, surtout avec la crise financière qui se profile à l'horizon...», pestent-ils. Ce qui provoque un effet domino chez les souscripteurs des autres formules LPP, LSP et Aadl 2 qui font ressortir le même courroux. «Déjà les souscripteurs de 2001-2002 ne voient pas le bout du tunnel, alors qu'en sera-t-il pour nous?», se demandent-ils avec autant d'inquiétude. «On a mis tout ce qu'on avait dans ces programmes pour réaliser le rêve de notre vie qui est un toit pour nous et nos enfants. Mais on a l'amère impression que cela restera au stade du rêve...», craignaient-ils en dénonçant la communication qui se fait autour de ces projets. «C'est une opacité totale. Les seuls informations qui nous sont servies, ce sont des promesses après que des défaillances soient mises en évidence. Ils répondent du tac ou tac, ce qui nous laisse perplexe et est loin de nous convaincre», font-ils savoir avec tout autant de colère. Car ces assurances n'ont absolument aucun effet sur le moral des souscripteurs si elle ne sont pas suivies d'actes concrets sur le terrain. Les Algériens ne sont pas dupes. Pour paraphraser le directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, «ils est temps de dire la vérité au peuple!». Car à force d'être «gavé» de mensonges, il va «exploser». Le logement risque donc d'être l'étincelle qui va enflammer le pays lequel est sur une poudrière avec la crise économique et sociale qui s'annonce. Il ne faut pas oublier que c'est ce fameux logement qui a le plus fait sortir les Algériens dans la rue ces dernières années. Tout le monde se souvient des émeutes chroniques liées aux retards dans leur distribution qui ont frappé les quatre coins du pays. Ces émeutes qui par chance ont été à chaque fois localisées dans des régions différentes avaient tout de même perturbé la paix sociale pourtant achetée avec l'argent du baril qui était à son summum. Qu'en sera-t-il alors dans un contexte de crise où ce problème de logement concernera une large frange de la société. Ce sont là 700 000 Algériens à qui on a promis, chez qui on a entretenu l'espoir et à qui on a mis de l'eau à la bouche. Le gouvernement a-t-il le droit de décevoir autant d'Algériens à qui ont essaie déjà de «vendre» l'austérité...?