L'Opep va probablement maintenir ses quotas de production. Les prix du pétrole continuent de dégringoler sur le marché international après une flambée qui a duré plus de six mois. Cela se passe au moment où l'Egypte s'apprête à accueillir une réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui se tiendra le 10 du mois en cours. Jeudi dernier, les prix ont chuté sous le seuil symbolique des 40 dollars le baril, contre 55,67 dollars à New York et 51,94 à Londres fin octobre. Selon les analystes, cette baisse est occasionnée essentiellement par la hausse surprise des stocks américains survenue parallèlement à des températures plus douces que la normale qui ont été à l'origine de l'apaisement des craintes d'une pénurie de fioul pour l'hiver. Selon le département de l'Energie, les stocks de produits distillés, dont fait partie le fioul de chauffage, ont progressé de 2,3 millions de barils (Mb) la semaine dernière. Ils restent bien inférieurs à leur niveau de 2003 à la même époque, mais les stocks de brut progressent depuis dix semaines et sont désormais supérieurs à 6 Mb, leur niveau d'il y a un an. En outre, les stocks de gaz naturel aux Etats-Unis, également vitaux pendant l'hiver, sont supérieurs de 5,77 milliards de m3 à ceux de 2003 à la même époque Par ailleurs, «le mouvement de repli est provoqué par les rumeurs selon lesquelles l'Opep va probablement maintenir ses quotas de production inchangés», lors de sa prochaine réunion prévue le 10 décembre au Caire, selon l'analyste d'Energy Information Center, Mme Veronica Smart. Le président de l'organisation, M.Purnomo Yusgiantoro, a cependant indiqué, jeudi, que «l'Opep devrait maintenir ses quotas de production inchangés à 27 millions de barils par jour (mbj) le 10 décembre». Pourtant, la production réelle du cartel, Irak inclus, est estimée à quelque 30 millions de barils par jour (mbj), un record depuis 25 ans et un niveau largement supérieur à son quota officiel de 27 mbj (hors Irak). Quoi qu'il en soit, cette chute des prix ne va nullement affecter l'économie des pays producteurs du pétrole qui ont d'ailleurs établi leur fourchette des prix sur la base d'un baril allant entre 23 et 28 dollars. Cependant, ce quota sera revu à la hausse. «Nous allons revoir la fourchette de prix. Un niveau juste serait autour de 28 à 30 ou 32 dollars», a déclaré le président de l'Opep hier à Jakarta. Par ailleurs, cette dégringolade avait même été prévue par le ministre algérien de l'Energie et des Mines M.Chakib Khalil qui a déclaré, il y a de cela quelques jours, que les prix du baril de pétrole poursuivront leur baisse pour toucher le seuil des 30 dollars. Et justement, c'est en prévision de cette baisse que la loi de finances 2005 a été élaborée sur la base d'un prix du baril de pétrole à 19 dollars. «C'est une mesure prudentielle visant à éviter à l'Algérie les répercussions négatives d'éventuelles fluctuations des prix du brut sur les marchés internationaux». Le président du cartel pétrolier, M.Purnomo Yusgiantoro, a indiqué que «les prix vont rester élevés au cours du premier trimestre 2005». Ce pronostic est établi sur la base «des problèmes géopolitiques et parce que notre surproduction a été réduite à 1 ou 1,5 mbj».