L'affaire Amine Yarichène a ému toute l'Algérie Les enlèvements d'enfants en Algérie ont connu une hausse inquiétante durant les 6 premiers mois de l'année en cours. Dramatique situation pour l'enfance en Algérie. 2015 s'est avérée l'une des années sombres pour la tranche la plus sensible de la société. Enlevés, séquestrés, torturés, violés et souvent tués. Tel est le sort réservé aux chérubins dans notre pays. Les chiffres communiqués donnent des sueurs froides! Hier, lors d'un point de presse à Alger, Abderrahmane Arar, président du réseau Nada pour la protection de l'enfance et Maître Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (Cncppdh) ont tiré la sonnette d'alarme. La situation est plus qu'alarmante. «Le phénomène de l'enlèvement d'enfants est une réalité dans notre société. La peine de mort doit être rétablie dans les cas d'enlèvements d'enfants», a plaidé Maître Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (Cncppdh), en expliquant qu'il est pour l'abolition de la peine de mort sauf dans certains crimes atroces tels que les enlèvements d'enfants suivis d'agressions sexuelles et d'assassinats. Ksentini s'est montré favorable à la condamnation à la peine capitale de façon exceptionnelle à des agresseurs et tueurs d'enfants. Il a précisé dans ce contexte que les juges sont les seules personnes habilitées à décider d'infliger cette sanction suprême. «La peine de mort doit être prononcée à leur encontre de façon exceptionnelle», en ajoutant que la conjoncture actuelle impose de telles décisions. «Il était inconvenant que l'Algérie ne s'aligne pas sur ces pays avancés parce que la peine de mort est en elle-même détestable et exécrable, mais aujourd'hui, les données ont changé», note le magistrat. Ajoutant que l'Algérie a signé des accords pour ne plus appliquer la peine de mort mais les données ont changé. «La peine de mort est suspendue depuis 1993, l'Algérie a le droit et la souveraineté de prendre la décision d'annuler ou d'appliquer une loi», développe-t-il encore une fois. Par ailleurs, pour le même magistrat, il est plus qu'urgent de réformer le Code pénal. La loi est claire concernant les rapts. Si l'enlèvement est inférieur à 10 jours, l'acte est considéré comme un simple «délit», or s'il dépasse les 10 jours il est considéré comme un crime. «Si la détention ou la séquestration a cessé en moins de 10 jours accomplis depuis celui de lenlèvement, de larrestation, de la détention ou de la séquestration et alors quaucune poursuite navait encore été exercée, la peine est réduite à lemprisonnement de 2 à 5 ans dans le cas prévu à larticle 293 et à l'emprisonnement de six mois à deux ans dans les cas prévus aux articles 291 et 292». «Si la détention ou la séquestration a cessé plus de 10 jours accomplis depuis celui de lenlèvement, de l'arrestation, de la détention ou de la séquestration, ou alors que les poursuites étaient déjà exercées, la peine est réduite à la réclusion à temps de cinq à 10 ans dans le cas prévu à l'article 293 et à lemprisonnement de deux à cinq ans dans tous les autres cas». De son côté, Abderrahmane Arar, président du réseau Nada pour la protection de l'enfance, a révélé que seule la force de la loi et son application peuvent stopper ce phénomène effrayant. «Il nous faut un projet de société, une solution sociale; les lois existent mais elles ne sont pas appliquées sur le terrain», a étalé Arar en mettant l'accent sur l'importance de l'élaboration de l'avant-projet de loi amendant le Code pénal à travers son renforcement par des articles répressifs pour sanctionner tout auteur d'enlèvement, d'agression ou d'exploitation des enfants à des fins de mendicité, d'emploi illégal ou d'ordre sexuel. La loi doit être actualisée. Il a insisté sur la nécessité de soutenir le dialogue constructif entre toutes les parties concernées en vue de trouver des solutions efficaces à ce phénomène.