Farouk Ksentini, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), est favorable à la peine de mort pour les kidnappeurs d'enfants. Le crime odieux commis à l'encontre des deux innocents de la nouvelle ville Ali-Mendjeli a remis sur la table la question de l'abolition de la peine de mort en Algérie. Œuvrant justement pour l'abolition de cette peine, Farouk Ksentini ne peut, dans ce genre de conjoncture, que «respecter la volonté populaire», qui appelle à l'application de la peine de mort contre les kidnappeurs et assassins des deux petits enfants. Contacté par le Temps d'Algérie hier, Maître Ksentini déclare qu'il est tout à fait difficile de se prononcer sous la pression des circonstances, avouant tout de même : «Je suis toujours pour l'abolition de la peine de mort, mais il faut la réserver aux crimes du sang et aux kidnappeurs d'enfants.» Ce nouveau phénomène, ajoute-t-il, est une question qui préoccupe énormément et qui incite à la prise de mesures urgentes. Rappelant que l'Algérie a signé la Convention internationale contre la peine de mort, il précise que c'est au juge de décider de la condamnation adéquate de ce genre de crime, mais surtout loin de toute pression médiatique ou populaire. «Je comprends la réaction du peuple algérien qui compatit et soutient les parents des victimes, mais c'est au juge de prendre la décision. Les aveux ne sont pas une preuve suffisante», conclut le président de la CNCPPDH. Sur les ondes de la Radio nationale, Farouk Ksentini a déclaré, hier, que la multiplication des enlèvements d'enfants interpelle les instances à prendre des mesures urgentes, ajoutant que c'est une première en Algérie. «Tout comme le terrorisme, ce phénomène est tout nouveau dans notre société et nous devons y faire face.»