Cette situation va obliger Algérie Télécom à recourir au prêt bancaire ou carrément à l'investissement étranger. L'ouverture du capital ou la fin du monopole sont-elles proches...? Une meilleure qualité de la connexion Internet, ce n'est pas pour demain! Voilà le message que semble avoir lancé le P-DG d'Algérie Télécom, hier, lors de son passage sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3, où il était l'invité de la rédaction. En effet, Mehmel Azouaou dit clairement que la crise financière qui sévit dans le pays va retarder le développement de l'Internet en Algérie. «L'amélioration des prestations d'Algérie Télécom est tributaire du renouvellement et de l'extension de son réseau, dont une partie est constituée de connexions en cuivre qui sont prévues pour le téléphone et non pour l'Internet», a t-il expliqué. Or, cette modernisation risque d'être freinée par la situation économique actuelle du pays. «Ces travaux de renouvellement et de l'extension du réseau se poursuivent sans discontinuer pour tenter de répondre au mieux aux besoins de connexion des Algériens. Ils risquent cependant d'être contrariés par suite des contrecoups de la crise financière induite par la chute des cours pétroliers», a t-il prévenu pour ce qui semble être un aveu d'impuissance. Surtout que Mehmel Azouaou fait savoir que contrairement à beaucoup d'autres entreprises publiques, «Algérie Télécom travaille sur ses fonds propres pour couvrir le territoire national». Cette situation va donc inéluctablement «freiner» le programme d'investissement de 40 milliards de dinars retenu pour développer le réseau à travers le pays. La solution? Eh bien, le P-DG d'Algérie Télécom qui s'est prêté au jeu des confidences révèle que son entreprise sera obligée soit de recourir au prêt bancaire ou carrément faire appel à des investissements étrangers. Dans quel sens se penchera la seconde hypothèse? Le P-DG dont l'entreprise compte 3 millions d'abonnés au téléphone et 2 millions à Internet (Adsl) ne le dit pas. Mais cette autre révélation laisse penser que les rumeurs qui circulent autour de l'ouverture du capital d'Algérie Télécom et du lancement d'une seconde licence d'exploitation du téléphone fixe et de l'Adsl ne sont pas de la fumée sans feu. La crise va-t-elle donc obliger Algérie Télécom à céder son monopole, que les spécialistes voient comme principal obstacle de l'expansion de l'Internet dans notre pays? Wait and see. En tout cas, Mehmel Azouaou demande aux citoyens de prendre leur mal en patience «Il faut être patient en attendant d'installer de nouveaux réseaux là où il y a les anciens», soutient-il en s'insurgeant contre les critiques faites vis-à-vis des prestations de son entreprise: «Il faut éviter de faire des comparaisons avec des pays limitrophes, on a une vaste étendue du territoire qui oblige à des chantiers étendus et à des coûts d'investissements autrement plus importants», souligne-t-il en rappelant que l'Adsl existe dans toutes les wilayas du pays et même dans les localités les plus reculées. «La modernisation du réseau améliorera la qualité de l'Internet», conclut-il. Mais quand cette amélioration aura-t-elle lieu? Mystère et boule de gomme...