Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué hier l'attaque meurtrière contre l'armée dans le sud-est du Yémen, attribuée précédemment par un responsable militaire yéménite à Al Qaîda, traditionnellement bien implanté dans cette partie du pays déchiré par un conflit entre pouvoir et rebelles chiites. Dans un communiqué, l'EI affirme avoir mené l'attaque dans la province du Hadramaout et causé la mort de 50 soldats yéménites, a rapporté le centre américain de surveillance des sites islamistes (SITE). Cette organisation ultraradicale, qui a revendiqué essentiellement jusqu'ici des attaques contre les chiites du Yémen, a affirmé cette fois-ci avoir «organisé l'attaque (d'hier) contre l'armée d'apostats dans la province du Hadramaout», selon le communiqué. Elle a indiqué avoir attaqué des baraquements de l'armée sur la route entre Seyoun et Qotn, pas loin de la ville de Chibam, au coeur de la vaste province désertique dans le sud-est du Yémen. Selon l'EI, les combattants jihadistes ont pris le contrôle de ces baraquements et tué les militaires qui s'y trouvaient. Un kamikaze a ensuite fait exploser un véhicule piégé contre une colonne de soldats arrivés en renfort sur place, faisant d'autres tués. Au total, le groupe affirme avoir tué 50 soldats yéménites. L'EI a signé ses premiers attentats au Yémen en attaquant le 20 mars plusieurs mosquées chiites à Sanaa (142 morts) et a ensuite élargi ses opérations dans le sud, qui était jusqu'alors la chasse gardée d'Al Qaîda dans la péninsule arabique (Aqpa). Il a revendiqué le 6 octobre quatre attaques suicide ayant fait 15 morts contre le siège du gouvernement et des sites militaires de la coalition arabe. Après l'attaque de vendredi, des sources militaire et médicale provinciales ont aussitôt attribué l'attaque à Aqpa. L'agression a visé des positions de l'armée près de la ville de Chibam, a indiqué un responsable militaire du Hadramaout, dont la capitale Moukalla, est entre les mains d'Al Qaîda. Il a fait état de 12 soldats et de 19 jihadistes tués mais une source médicale a indiqué que 15 militaires avaient trouvé la mort et que de nombreux civils avaient été blessés dans les attaques. Ces dernières se sont déroulées à l'entrée ouest de Chibam, ville connue pour ses tours bâties en argile d'où son surnom de «Manhattan du désert», selon des responsables locaux. Des combattants jihadistes on fait exploser une bombe au passage d'une patrouille de militaires qui ont riposté et de violents accrochages ont suivi. Puis, un kamikaze a fait exploser une voiture piégée contre un point de contrôle de l'armée près d'une zone d'habitation.