«Loin des conflits, l'école est l'affaire de tous...» La ministre de l'Education nationale tend sa main aux syndicats de son secteur. Les premiers pas vers la bonne direction se manifestent. La réconciliation entre les deux sera illustrée par la Charte d'éthique qui sera signée dimanche prochain, si tout se passe comme prévu. En effet, la Charte d'éthique éducative, vise à instaurer un climat de confiance, d'entente et de stabilité entre les différentes composantes de la communauté éducative. Selon une source du ministère de l'Education nationale, la Charte sera signée par six syndicats du secteur, qui ont déjà participé à son enrichissement, alors que deux organisations syndicales «sont toujours en train de réfléchir sur ce projet, refusé d'emblée par un seul syndicat», indique la même source qui ajoute, dans ce sens, que les prochains jours seront mis à profit pour expliquer et sensibiliser davantage à l'importance de cette Charte qui définit les droits et les obligations de chaque composante de la communauté éducative. Par ailleurs, la signature de ce document intervient dans un contexte où la majorité des revendications des syndicats a été résolue et les services du ministère «sont en train d'appliquer sur le terrain les décisions prises par les deux parties», relève-t-on au ministère, appelant au dialogue et «à sortir de cet esprit du face-à-face» puisque l'école, loin de tout slogan, souligne-t-on, «est l'affaire de tous». Ce document de référence pour le secteur ne constitue, en aucun cas, «une entrave au droit de grève pour les travailleurs du secteur, qui est un droit constitutionnel», accentue-t-on auprès du ministère. Pour concrétiser les réformes engagées tracées depuis les années 2000 et trouver des solutions aux différents problèmes soulevés, «le secteur a besoin d'un consensus afin d'instaurer un climat favorable pour aller à cette Ecole de qualité et ne pas se contenter d'avoir une bonne politique ou une bonne prospective», souligne la même source, qui relève «une pesanteur sur le secteur, née de la forte attente de la société qui aspire légitimement à avoir une Ecole de qualité, voire d'excellence». La même source ajoute que les efforts entrepris par le secteur ne sont pas des réformes de «la réforme» mais leur amélioration et leur adaptation aux évolutions aux niveaux national et international, sur la base des recommandations issues de deux rencontres d'évaluation du système éducatif, organisées en 2014 et 2015. En outre, le ministère de l'Education accorde la même importance aux aspects pédagogiques et à ceux de la gouvernance, fait savoir la même source, selon laquelle la refonte pédagogique passe par l'amélioration des programmes élaborés depuis plus de 10 ans et par la réécriture des manuels scolaires, en accordant plus d'importance et d'attention au produit algérien. «Le produit algérien doit constituer un socle de référence commun qui renforce l'identité et les valeurs nationales, en puisant dans l'Histoire et dans le riche patrimoine de la littérature algérienne dans ses trois déclinaisons (arabe, tamazight et français). «La réforme, qui est un long processus dans le secteur de l'éducation, passe par la valorisation du travail et de l'effort et aussi par l'instauration de la gouvernance qui exige la transparence totale dans la gestion à tous les niveaux.» En parallèle, le système éducatif est interpellé, tout comme la société, sur certains phénomènes comme la violence, la fraude aux examens, l'absentéisme, le taux d'échec et de déperdition scolaire élevée, les disparités régionales, ou les cours de soutien qui sont dispensés dans des conditions lamentables. L'objectif de la Charte d'éthique est d'instaurer un climat de sérénité et de stabilité indispensable à la mise en oeuvre de nombreuses et complexes actions qui doivent être accomplies pour élever le niveau des performances pédagogiques, de la qualité de la gouvernance et du respect de l'éthique et de l'équité. Il sera également question de sortir le secteur de l'instabilité chronique, qui l'a marqué ces dernières années, de créer des convergences saines et dynamiques donnant lieu à l'émergence d'une famille éducative, tant sur le plan conceptuel des représentations que des pratiques individuelles et collectives. Pour les responsables du secteur, cette Charte n'est pas l'affaire du ministère et des syndicats seulement, mais elle concerne tous les acteurs de l'Ecole algérienne, à savoir les élèves, leurs parents, les personnels d'enseignement et de l'administration, les organisations syndicales et associatives.