Il faut probablement s'attendre à une levée de boucliers contre le chef de file de l'organisation. L'Arabie saoudite s'étant farouchement opposée à une réduction de la production de l'Opep. Que décidera le cartel? Le marché retient son souffle. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole qui a décidé de maintenir son plafond de production à 30 millions de barils par jour pompe actuellement plus de 32 millions de barils par jour. «La production de l'Opep en novembre s'élève à 32,12 millions de barils par jour», révèlent des enquêteurs de Bloomberg. Prendra-t-elle la décision d'éponger ce surplus qui affecte une offre jugée pléthorique? Tout reste possible. Les experts n'y croient pas. «Même si une surprise est possible à la réunion du 4 décembre, le consensus du marché semble suivre le point de vue iranien: une réduction de l'Opep serait souhaitable ou même nécessaire, mais elle est improbable», a estimé Tim Evans, chez Citi. «Ce sera intéressant de voir s'il y a un changement dans (les objectifs de) production, ou au moins dans l'état d'esprit. Et nous verrons probablement l'Opep faire des ajustements pour préparer le retour sur le marché du pétrole iranien», a ajouté selon Phil Flynn, chez Price Futures Group. Il faut probablement s'attendre à une levée de boucliers contre le chef de file de l'organisation. L'Arabie saoudite s'étant farouchement opposée à toute réduction de la production de l'Opep. «L'Arabie saoudite devrait faire l'objet de contestations de la part des autres membres de l'Opep lors de la réunion de cette semaine en raison du niveau élevé de sa production et de sa politique de protection de parts de marché qui est désormais considérée par certains de ses alliés comme un échec», soulignaient Michael Van Dulken et Augustin Eden, analystes chez CMC Markets. «Il n'est pas dans l'intérêt des producteurs de l'Opep de réduire leur production, quel que soit le prix (...). Que ça descende à 20, 40, 50 ou 60 dollars, il n'est pas pertinent de réduire l'offre», avait déclaré, il y a près d'une année, le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, au Middle East Economic Survey (Mees), une revue spécialisée qui fait autorité dans le monde sur les questions du gaz et du pétrole. Riyadh qui avait défendu bec et ongles l'option du maintien du plafond de production donne des signes d'infléchissement de sa position, l'économie du royaume ayant été notoirement affectée par la dégringolade des prix du pétrole. Le ministre saoudien du Pétrole avait affirmé, le 16 novembre dernier, que son pays était «prêt à coopérer avec les membres de l'Opep et les producteurs non membres du cartel pour stabiliser le marché et les prix». Une initiative que l'Algérie oeuvre à concrétiser. «Les acteurs majeurs du marché pétrolier doivent assurément parvenir à s'entendre sur des niveaux de production à même de permettre un redressement durable des prix (du pétrole)», avait déclaré Abdelmalek Sellal dans son allocution prononcée au 3ème Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (Fpeg) qui s'est tenu à Téhéran le mois passé. En attendant, le baril tourne en rond. Depuis le début de sa descente aux enfers, vers la mi-juin 2014, à ce jour, il a perdu plus de 60% de sa valeur. Les cours de l'or noir évoluent nettement au-dessous de la barre des 50 dollars. Hier, vers 12h00, heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 44,68 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, enregistrant une légère hausse de l'ordre de 7 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance grignotait de son côté 15 cents pour se négocier à 41,80 dollars. Une conjoncture qui ne semble pas prête à s'améliorer...à moins que l'Opep ne décide de donner un nouveau souffle au marché.