Plus d'une centaine de personnes ont été tuées dans les combats qui ont éclaté au cours des dernières 24 heures dans la ville yéménite de Taëz assiégée par les rebelles, ont annoncé hier des responsables de l'armée. «Nous annonçons que nos forces ont brisé vendredi soir le siège des rebelles dans le sud-ouest de Taïz après avoir vaincu les rebelles Houthis et leurs alliés fidèles à l'ancien président Ali Abdallah Saleh», a indiqué l'armée gouvernementale et une unité de résistance locale dans un bref communiqué. L'avancée des forces loyales au président reconnu par la communauté internationale Abd Rabbo Mansour Hadi a été appuyée par des avions de combat de la coalition sous commandement saoudien. Des responsables de santé ont indiqué que plus de 100 combattants avaient été tués des deux côtés au cours des dernières 24 heures, principalement des rebelles Houthis tués dans des frappes de la coalition. «Les routes sont à présent sécurisées et l'accès à la ville est ouvert pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire», a ajouté l'armée dans son communiqué. Troisième plus grande ville du Yémen, Taëz se situe dans le sud-ouest du pays, entre la capitale Sanaa, contrôlée par les rebelles, et la ville d'Aden, capitale provisoire du pays depuis que la ville a été reprise par les forces appuyées par la coalition en juillet dernier. D'autre part, des accrochages armés opposaient hier les forces de l'ordre yéménites à des jihadistes d'Al Qaîda à Aden, deuxième ville du pays, tandis que les troupes progouvernementales tentaient de briser le siège de la ville de Taëz par les rebelles chiites. A Aden, grande ville portuaire où s'est installé le gouvernement yéménite du président Abd Rabbo Mansour Hadi en attendant de pouvoir reconquérir la capitale Sanaa tenue par les rebelles, des accrochages ont éclaté autour de Mansourah, un quartier résidentiel devenu un fief d'Al Qaîda, selon des sources militaires. Les forces de sécurité yéménites ont installé de nouveaux barrages de contrôle autour de ce quartier pour tenter de réduire l'insécurité dans la ville, selon ces mêmes sources. Des dizaines d'hommes armés et cagoulés, arborant la bannière d'Al Qaîda, se sont déployés dans les rues pour repousser les policiers, ont indiqué des témoins. Les jihadistes d'Al Qaîda et du groupe Etat islamique (EI), profitant de la guerre au Yémen entre rebelles chiites Houthis et forces progouvernementales, ont renforcé leur présence dans le Sud du pays y compris à Aden. Au nord d'Aden, les forces progouvernementales ont par ailleurs poursuivi hier leur offensive pour tenter de briser le siège que les rebelles chiites imposent depuis des mois à la grande ville de Taëz, selon des sources militaires. Au lendemain de la reprise par les forces loyalistes des banlieues ouest et sud de Taëz, les combats se sont concentrés hier au nord et à l'est de la ville, ont ajouté les mêmes sources. Une reconquête des banlieues devrait permettre «l'acheminement de vivres et de médicaments» aux quelque 200.000 habitants de Taëz victimes du siège imposé à leur ville, a indiqué vendredi le gouverneur de la province, Ali al-Maamari. Les forces pro-Hadi ont réussi à «reprendre d'importantes positions» dans la banlieue nord où de violents accrochages se poursuivaient, a déclaré l'une de ces sources. Mais dans la banlieue est, la mission semble plus difficile, ce secteur étant tenu par des forces de la Garde républicaine, l'unité d'élite de l'armée restée fidèle à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, un allié des rebelles, a ajouté cette source. Les forces loyalistes, qui ont poursuivi hier le ratissage des zones reconquises vendredi, ont riposté à une contre-offensive des rebelles lancée dans la matinée dans la banlieue ouest de Taëz, selon ces sources.