Trois membres présumés d'Al-Qaïda ont été tués dans une attaque de drone dans le sud-est du Yémen, ont indiqué samedi des sources tribales et de sécurité. L'attaque a eu lieu dans la nuit dans la région de Rafadh, dans l'est de la province de Chabwa, où le drone a pris pour cible un véhicule, tuant ses trois occupants, selon les sources tribales. Les trois personnes tuées sont des combattants d'Al-Qaïda, a indiqué une source des services de sécurité. Seuls les Etats-Unis disposent de drones dans la péninsule arabique et les attaques de ce type n'ont pas cessé au Yémen en dépit de la guerre entre rebelles chiites Houthis et forces progouvernementales soutenues par une coalition militaire arabe conduite par l'Arabie saoudite. Les Etats-Unis considèrent Al-Qaïda au Yémen comme la branche la plus dangereuse du réseau. Al-Qaïda a profité du chaos créé par l'escalade du conflit yéménite en mars 2015 pour s'emparer le mois suivant de Moukalla, capitale de la vaste province du Hadramout (sud-est) et berceau de la famille de feu Oussama Ben Laden, fondateur du réseau djihadiste sunnite. Bien implanté depuis des années dans le Sud, Al-Qaïda est désormais concurrencé sur son territoire par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui a mené ces derniers mois une série d'attentats meurtriers, notamment à Aden, la capitale provisoire du gouvernement reconnu par la communauté internationale. Signe d'une insécurité croissante, des hommes armés ont abattu vendredi soir un officier de la police, le colonel Mohsen Haroun, alors qu'il rentrait chez lui dans un quartier d'Aden, a indiqué samedi une source policière, ajoutant que les assaillants avaient réussi à prendre la fuite. Les policiers et les officiers des différents services de sécurité sont devenus la cible d'attaques meurtrières à Aden où le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi, qui a repris la ville aux rebelles en juillet, peine à y rétablir la sécurité.
Rapatriement de deux Saoudiens libérés par les rebelles Deux enseignants saoudiens en théologie, détenus pendant plus de neuf mois par les rebelles chiites Houhis au Yémen, ont été libérés et ont regagné leur pays, a rapporté vendredi l'agence officielle saoudienne. Abdel Rahmane al-Charari et Salem al-Ghamdi avaient été arrêtés dans la capitale yéménite Sanaa, où ils étaient en transit pour les Comores, quand les vols avaient été suspendus fin mars au début de la campagne militaire contre les Houthis d'une coalition arabe sous commandement saoudien, a ajouté Spa. Après avoir transité jeudi par Djibouti, les deux Saoudiens sont arrivés dans la nuit à l'aéroport de Ryad en compagnie de l'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, qui a achevé une mission de cinq jours à Sanaa, selon l'agence. Le médiateur onusien, qui a rencontré des responsables Houthis et du Congrès populaire général (CPG), le parti de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, allié des rebelles, avait annoncé jeudi à Sanaa avoir obtenu la libération de deux détenus non yéménites sans préciser leur nationalité. Selon lui, les Houthis ont également libéré pendant sa visite Abdel Razzak al-Achoual, ministre de l'Enseignement technique et dirigeant du parti islamiste sunnite Al-Islah, ainsi que quatre activistes et journalistes. L'émissaire avait aussi indiqué avoir reçu des assurances officielles que trois autres personnes détenues par les Houthis, le ministre de la Défense Mahmoud Soubeihi, Nasser Mansour Hadi (frère du président Abd Rabbo Mansour Hadi) et le général Fayçal Rajab, étaient en bonne santé. La libération de ces personnalités et la levée du siège que les rebelles imposent à Taëz (sud-ouest), la troisième ville du Yémen, figurent parmi les exigences du gouvernement pour l'organisation d'un nouveau round des pourparlers de paix avec les Houthis qui, prévu jeudi, a été reporté sine die. Avant son départ de Sanaa, M. Ould Cheikh Ahmed avait également annoncé qu'une délégation de l'ONU allait se rendre à Taëz, à une date non précisée, pour s'assurer sur place que l'aide humanitaire parvienne bien à ceux qui en ont besoin. Les forces loyalistes accusent les rebelles d'empêcher l'entrée de l'aide à Taëz, aggravant la crise humanitaire dans la ville. Le conflit au Yémen a tué près de 6 000 personnes depuis mars, dont une moitié de civils selon l'ONU.