Les compagnies d'assurances sont prêtes à effectuer des souscriptions à l'emprunt obligataire de l'Etat. C'est en tout cas ce qu'a indiqué hier le P-DG de Salama Assurances Algérie, Mohamed Benarbia. «Nous sommes intéressés par l'emprunt obligataire de l'Etat et les revenus de cet investissement pourraient être intégrés dans nos actifs à certaines conditions car le taux de rendement est largement supérieur à ceux obtenus auprès des banques qui n'ont que 3% de taux d'intérêt à long terme alors que pour le Trésor cela ne dépasse pas 1%», a argumenté le P-DG lors d'une conférence de presse. Cette volonté de participation au financement de l'économie n'est pas nouvelle. Même le secrétaire permanent du Conseil national des assurances, Abdelhakim Benbouabdellah, a souligné dans un numéro récent de la revue de cette institution que le fait de participer à l'amélioration de la balance des paiements du pays est une nécessité. C'est même le cas lorsqu'il s'agit de l'encadrement des placements en réassurance sur le marché international pour obtenir les meilleures conditions de placements. Selon Abdelhakim Benbouabdellah, l'économie de demain est fondée sur la connaissance, mais aussi sur l'effort coordonné et commun à tous les secteurs pour le développement économique qui est à fonder, également, sur l'assurance. Selon lui, à l'échelle macroéconomique, l'assurance et la réassurance sont au centre de la dynamique économique mondiale. Il pense que par le truchement de divers mécanismes, les sociétés d'assurances peuvent offrir à l'économie des possibilités de croissance donnant ainsi une voie de financement aux besoins publics et concourant au développement des entreprises. En Algérie, par des milliards de dinars, le secteur des assurances contribue au financement de l'économie nationale, en divers placements (Trésor, banques, prises de participations, acquisitions immobilières...), est-il souligné. Entre autres forces motrices de ce développement, figurent la protection du patrimoine, l'épargne et le crédit. Néanmoins, le poids du secteur des assurances dans le produit intérieur brut (PIB) est sous la barre de 1%. Pourtant ce poids et cette participation sont à l'échelle de la moyenne mondiale beaucoup plus élevés. Le secrétaire permanent estime que l'importance du secteur des assurances ne se limite pas seulement à la mesure de son portefeuille de clients, du nombre de ses employés ou de sa contribution au PIB. Pour comprendre le rôle de l'assurance dans le financement de l'économie, il suggère qu'il faut apprécier la position difficile de l'assureur qui est assez complexe: l'assureur est dépositaire ou trésorier d'un fonds existant et il en est, d'autre part, le propriétaire. De ce fait, l'assureur détient un intérêt dans la performance du fonds. En outre, l'assureur se doit d'être expert et gestionnaire de risques à côté de l'obligation d'indemniser, en cas de sinistres, qui pèse profondément sur lui. Ce responsable indique que l'assureur est un entrepreneur à la recherche de nouveaux marchés, de modèles et de stratégies et il a besoin de nouvelles relations, de compétences humaines, d'une infrastructure opérant efficacement... Cette spécificité du secteur des assurances fait de lui un organe important du processus de capitalisation de l'économie et les fonds collectés par ce secteur sont investis, donc à disposition des marchés financiers pour une longue période (moyen et long terme). De plus, les actifs sont alloués en fonction des forces du marché, le processus de maximisation de leurs rendements en est facilité, sachant que ces derniers sont liés directement aux structures des risques existants.