L'école a besoin d'un autre destin La ministre estime que les réformes de la deuxième génération proposées par son département visent à l'amélioration de la qualité. Esquisser un autre destin pour cette école publique en déliquescence: échec scolaire, remise en cause de la qualité de la formation, violences physiques, grèves à répétition... est plus qu'une nécessité. Les ministres de l'Education nationale successifs ont tous refusé de le voir pour ne pas irriter les syndicats d'enseignants et la classe politique qui ont placé le secteur sous leur projecteur. 13 ans après la réforme dite «globale» du système éducatif en Algérie, les lacunes sont toujours persistantes, mais aucun ministre n'admet l'échec de ses prédécesseurs. Le credo de tout ministre semble être: «Tout va bien.» Hier, la ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghebrit, a estimé, lors d'une conférence de presse animée à Alger, que les réformes de la deuxième génération proposées par son département visent à l'amélioration de la qualité de la formation des jeunes écoliers. «Il ne s'agit pas de la révision de la réforme du système éducatif, mais d'apporter des améliorations aux programmes existants avec l'introduction des textes littéraires algériens dans la perspective d'inculquer aux jeunes écoliers les valeurs de la société algérienne reposant sur la coexistence et le respect d'autrui» a-t-elle souligné. La première responsable de la tutelle, juge que l'école doit reprendre sa mission de gardienne des valeurs de la société, «comment concevoir la dimension algérienne, si le secteur de l'éducation n'investit pas dans l'aspect innovateur véhiculé par les langues arabe et amazighe», s'est-elle interrogée, avant de répondre aux partis et syndicats de l'éducation d'obédience islamiste qui l'accusent de travailler pour l'application d'un plan de destruction de l'Ecole algérienne en la dépouillant de la langue «arabe». Pour la ministre de l'Education nationale l'introduction des valeurs de la société algérienne dans le manuel scolaire, fait peur à certains courants qui ne croient pas au principe de l'algérianité». «Leurs propos sont infondés», qualifiés «d'insultes» aux compétences nationales. «La commission chargée de l'élaboration des programmes scolaires est composée de 200 personnes algériennes: des experts, directeurs, inspecteurs de l'éducation ouverts sur d'autres cultures, qui veillent à fournir un travail avec la prise en considération des dimensions de la société algérienne et adapter ce programme aux grands changements qui s'opèrent à travers le monde», a-t-elle répondu. Pour ce qui est du report de la date de l'organisation du concours de recrutement dans le secteur de l'éducation, Mme Nouria Benghebrit a jugé que le report de la date de l'organisation du concours en question est en «faveur des futurs candidats». «Ce qui nous importe, c'est d'aller vers un concours de qualité». Interrogée sur le mouvement de protestation du Comité national des enseignants contractuels et vacataires annoncé pour la semaine prochaine, la première responsable du secteur a indiqué que leur plate-forme de revendications est «impossible à satisfaire». «Le recrutement sur la base des dossiers est révolu. Pour cette année, nous avons adopté une nouvelle approche qui prend en considération les compétences des candidats, le passage par un concours écrit est inévitable» a-t-elle répondu. Report du concours de recrutement La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a annoncé hier, à Alger le report du concours de recrutement d'enseignants, initialement prévu le 23 avril, sans préciser la nouvelle date de ce concours qui concerne plus de 28.000 enseignants des différents paliers. Lors d'une conférence de presse en marge d'une journée d'étude sur «les programmes scolaires de deuxième génération», Mme Benghebrit a précisé que «le report du concours n'est pas forcément négatif», estimant que «les candidats ont ainsi plus de temps pour s'y préparer».