La menace de Daesh ne cesse de grandir La scène sécuritaire en Libye est de plus en plus préoccupante selon Washington. Dans une intervention médiatique jeudi dernier, le général, David Rodriguez, patron d'Africom, souligne clairement que le nombre de terroristes affiliés à l'organisation criminelle Daesh ou ce qu'on appelle également l'Etat islamique avait doublé en Libye au courant des derniers mois. Il martèle dans ce contexte: «En Libye, les services de renseignement américains estiment qu'ils sont entre 4000 et 6000. C'est probablement le double de ce que c'était il y a 12 à 18 mois par rapport à leurs estimations de l'an dernier.» Mais le chiffre est loin d'être une réalité absolue du fait que selon certaines sources très au fait de la conjoncture actuelle, il serait proche de 10.000 terroristes prenant en compte les autres organisations, à l'image d'Al Qaîda au Maghreb islamique. Le commandant d'Africom ajoute lors de son point de presse: «Si le bastion de l'EI en Libye se situe à Syrte, au niveau de la côte centrale, le groupe terroriste a été signalé à Benghazi et Derna vers l'est, ainsi qu'à Sabratha à l'ouest». Pour le conférencier, «outre les recrues venues du Maghreb, de Syrie et d'Irak, l'EI compte aussi dans ses rangs des groupes libyens qui lui ont prêté allégeance». Cette annonce qui renseigne sur une menace grandissante de Daesh, avertit sans aucun doute sur une intervention militaire étrangère. Les Etats-Unis qui mènent des raids réguliers en Irak et en Syrie contre la nébuleuse, n'ont effectué que deux offensives contre les positions de Daesh en Libye. Le premier a eu lieu près de Derna, au mois de novembre 2015, qui s'est soldé par la neutralisation de l'Irakien Abou Nabil Al-Anbari, de son vrai nom Wissam Najm Abd Zaïd al-Zoubaïdi. Le second raid a eu lieu en février dernier ciblant 40 recrues dans un camp d'entraînement à Sabratha. Le général Rodriguez a aussi expliqué que «le Pentagone cherche avant tout à tuer en Libye ceux qui représentent pour les Etats-Unis 'une menace imminente''. 'Ceux que nous traquons, et continuerons de traquer, sont ceux qui font peser une menace imminente sur des sites et des personnels américains''». Cependant, Daesh reste perçue comme une force étrangère et ne parvient pas à étendre ses tentacules comme c'est le cas pour l'Irak et la Syrie. De là on constate que la nébuleuse n'a pas trouvé le terrain favorable pour s'y intégrer davantage. D'abord, par le fait qu'aux frontières elle est dépourvue de soutien. Il est impossible pour cette organisation criminelle de poursuivre son extension vu le dispositif sécuritaire dressé par l'Armée nationale populaire, laquelle a d'ailleurs fermé sa bande frontalière, ensuite par les opérations militaires menées par l'ANP en continu empêchant ce monstre de gagner du terrain en Afrique. L'ANP qui vient d'ailleurs d'identifier un troisième terroriste abattu la semaine dernière lors d'une opération à El Oued comme étant un terroriste activement recherché qui répond au nom de Z.El Mekki alias Abou Nacer, a multiplié ses sorties sur le terrain en mobilisant ses troupes spéciales. Elle a d'ailleurs réussi jusqu'à aujourd'hui à déjouer toutes les tentatives d'infiltration sur le territoire national grâce à sa stratégie de lutte antiterroriste. C'est avec cette détermination qu'elle a également déjoué des attaques et réussi à démanteler des réseaux de soutien. Les dernières investigations dans ce sens ont été enregistrées jeudi dernier. En effet, l'ANP a appréhendé quatre éléments de soutien à Skikda, au niveau de la 5e Région militaire et quatre autres à Aïn Defla et Boumerdès au niveau de la 1re Région militaire. Au moins 19 terroristes ont été abattus le mois dernier et une douzaine d'éléments de soutien arrêtés. S'ajoutent à ces résultats la récupération d'un important lot d'armements, la destruction de caches et d'ateliers de fabrication de bombes.