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Des avis mitigés
PREMIER JOUR DU BAC PARTIEL
Publié dans L'Expression le 20 - 06 - 2016

De nombreux élèves n'ont pas encore digéré l'incident de la fuite des sujets du bac ordinaire.
La première journée du bac partiel s'est déroulée différemment des précédentes éditions, hier à Alger. Les alentours des centres d'examen qu'on a pu visiter durant la matinée ne reflétaient guère l'ambiance que crée d'habitude cet examen. A 11h30 devant le portail principal du lycée Ethaâlibia à Husein-Dey, les candidats de la filière lettres et langues étrangères qui devaient passer l'épreuve d'histoire et géographie n'étaient pas nombreux à l'extérieur du centre. Le premier élève qu'on a questionné sur les sujets proposés nous apprendra que ces derniers étaient nettement plus difficiles que ceux du bac ordinaire. Les questions, selon notre interlocuteur, portaient plus sur la compréhension et l'analyse que sur la récitation. Selon lui, la surprise était totale! L'avis de notre interlocuteur n'est pas partagé par un autre candidat qu'on a interrogé juste à quelques pas de lui. Les sujets, pour celui-ci, étaient certes difficiles et portaient pour la plupart sur le programme du premier trimestre, mais l'élève qui était à jour et ponctuel dans ses études pendant l'année pouvait répondre aisément aux questions. Notre vis-à-vis qui semble très sûr de son travail, se justifie à la place des responsables en disant que «c'est mieux comme ça, les mauvais élèves, les copieurs n'ont aucune chance de tricher!». Sur une autre question relative à la surveillance des enseignants, un groupe de candidates nous ont indiqué que les enseignants surveillants- trois par salle- étaient plus crispés et angoissés que les candidats.
La hantise de la fraude s'est emparée d'eux. «Ils réagissaient au moindre geste et ne toléraient aucun mouvement», ont-elles ajouté. La nouveauté cette fois-ci par rapport au bac de mai dernier est l'omniprésence du chef de centre qui ne quittait presque pas les salles, ont -elles souligné. Nos interlocutrices ont tenu par ailleurs à dénoncer le fait que des sujets de certaines matières telles que l'allemand, l'espagnol et les mathématiques qui étaient elles saussi concernées par la fuite n'ont pas été programmés pour cette édition spéciale «Nous aurions aimé refaire ces matières qui sont essentielles dans notre filière. De nombreux élèves qui n'étaient pas bons durant l'année vont cartonner et auront de bonnes moyennes grâce au copiage dans ces matières», ont -elles regretté.
Les candidats de la spécialité lettres et langues étrangères, pour rappel, ne sont concernés que par l'examen d'histoire et géographie. Par ailleurs, et à quelques détours du lycée Ethaâlibia, au lycée Ahmed-Zabana plus exactement, les avis des élèves de la série sciences expérimentales étaient complètement différents de leurs camarades des lettres et langues étrangères. Ces derniers, en dépit du fait qu'ils n'ont pas encore digéré l'incident de la fraude qui a entaché le bac et leur a gâché le mois sacré et tous les efforts fournis pendant toute l'année, étaient plus ou moins contents. L'épreuve d'histoire et géographie était plutôt abordable et plus abordable même que le premier examen du bac de la session ordinaire. Pour les élèves qu'on a pu interroger, le gros travail débutera demain avec les mathématiques. «La révision pendant le mois du Ramadhan n'est pas aisée», nous dira Salim. La concentration non plus, indiquera son camarade Oussama. Pour Hayet, l'intervalle d'une heure uniquement entre l'épreuve du matin(12h30) et celle de l'après-midi(13h30) n'est pas suffisant. «On aurait souhaité qu'on commence la deuxième épreuve à 15 h au lieu de 13h30 où la chaleur atteint son summum».
Le point de vue de Hayet est partagé par sa copine Sara qui espère que l'examen du bac de cette fois-ci sera la bon. «Je ne vous cache pas que j'ai eu hier la peur au ventre, en entendant à la télévision les responsables du ministère de l'Education nationale dire qu'ils sont prêts à refaire le bac si une fraude massive ou une fuite de sujets avait lieu. Je veux en finir avec cet examen!», a-t-elle dit sur un ton d'amertume. Rappelons enfin que les résultats du bac sont attendus pour le 15 juillet.


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