à situation exceptionnelle, des mesures exceptionnelles La coupure des réseaux sociaux est liée à la sécurisation de l'examen du baccalauréat qui a débuté hier. Le réseau Internet a connu, dans la matinée d'hier, une forte perturbation. Celle-ci a été précédée dans la soirée de samedi par une coupure des réseaux sociaux Facebook et Twitter. L'objectif était d'empêcher la fuite de sujets d'examens du baccalauréat dont les épreuves ont été entamées hier par plus de 555.000 candidats. La veille, la difficulté d'accéder à Internet avait notamment concerné les réseaux sociaux, Facebook et Twitter étant les plus consultés en Algérie. Elle s'est poursuivie, hier, pour s'élargir à toutes les prestations du service Internet, pénalisant des milliers d'usagers. Pour éviter le scénario de la fuite des sujets d'examen via les réseaux sociaux. Le gouvernement a donc décidé de perturber le réseau Internet, sur une durée de 15 heures, puisque le service était totalement rétabli en début d'après-midi. Il reste que le but poursuivi par les autorités est d'aboutir au «risque zéro». L'enjeu est énorme, une nouvelle fuite de sujets d'examen pourrait provoquer des dégâts considérables sur l'image du pays. Un scénario que le gouvernement veut éviter à tout prix, notamment en cette période, même s'il faudrait empêcher des millions d'Algériens d'accéder à l'Internet pendant quelques heures. La rumeur qui circulait depuis plus d'une semaine sur la possibilité de la coupure générale d'Internet durant la période de l'examen de la deuxième session du baccalauréat s'est donc partiellement confirmée. Notant que l'information faisant état d'une forte perturbation volontaire du réseau Internet est confirmée par des sources au sein de l'entreprise nationale Algérie télécom qui ont affirmé que cette décision «est venue d'en haut», avant d'être confirmée par le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication qui a insisté sur la perturbation du réseau Internet pour des raisons de «sécurisation de l'examen du baccalauréat», notamment la coupure des réseaux sociaux utilisés par les responsables de la fuite des sujets d'examen lors de la précédente session. Pour le ministère, «il s'agit bien d'une perturbation volontaire du réseau Internet à cause de l' examen du baccalauréat». De son côté l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications estime «ne pas avoir de commentaires à faire sur la question». La mobilisation de tous les moyens de l'Etat et l'adoption même de telles mesures laissent dire que l'examen du baccalauréat n'est pas seulement un rendez-vous pédagogique qui concerne des milliers d'élèves, mais c'est également un rendez-vous beaucoup plus politique. Les plus hautes autorités de l'Etat sont en état d'alerte depuis la scène qui a marqué l'examen du 29 mai dernier. Une fuite qualifiée par le Premier ministre d'une «atteinte à la sécurité de l'Etat». En dépit des dispositions prises pour éviter les fuites, les autorités semblent convaincues que «des parties» diffuseront de faux sujets pour perturber l'examen d'où la nécessité de couper court en perturbant le réseau Internet en plus de la coupure des réseaux sociaux. Sauf que cette action est très limitée dans le temps. Sur un autre volet, les experts des technologies de l'information et de la communication estiment que les répercussions et l'impact d'une telle opération, même pour quelques heures seulement, ne semblent pas être évalués par le gouvernement qui «a réagi face à la fuite de sujets d'examen sur les réseaux sociaux d'une manière archaïque», disent certains spécialistes. Selon ces derniers, une telle mesure porte préjudice à tous les abonnés d'Algérie télécom notamment pour les entreprises qui effectuent leur transaction via Internet.