Alain Michel évoque avec Gomez sa longue expérience en Algérie Ce qui était dans un passé récent une nouvelle tendance qui ravageait les bancs de touche des équipes de Ligue 1 Mobilis, a fini par se démoder ces deux dernières saisons et risque même de disparaître à ce rythme là dès le prochain exercice. Il s'agit de cette tendance du recrutement d'entraîneurs étrangers pour diriger les clubs algériens et leur offrir tout un confort paisible pour des missions qui ne dépasseront pas en règle générale les six mois de fonction. Très souvent issus de la catégorie B ou même C sur l'échelle européenne de valorisation des coachs, ces techniciens viennent en Algérie acquérir de l'expérience sur le dos des clubs algériens et pomper des salaires énormes pour des «piges» avant de changer de casquette et sauter sur une autre piste d'un club algérien qui tombe dans le même piège que son prédécesseur. Ainsi, depuis l'avènement du professionnalisme dans le football algérien en 2010, ces entraîneurs étrangers ont défilé à la pelle sans pour autant apporter ce plus attendu d'eux ni même laisser des traces derrière eux, à l'exception d'un ou deux coachs qui viennent confirmer la règle. Cependant, après quelques années de déperdition, certains clubs ont compris le manège et semblent être plus éveillés en évitant de refaire les mêmes erreurs du passé. Le flambeau semble passer des mains de ces coachs étrangers à celles des techniciens locaux qui n'ont rien à envier à leurs collègues venus d'ailleurs. A ce effet, nous avions pu constater au terme de la saison 2015-2016 que les entraîneurs étrangers sont en perte de notoriété dans le championnat algérien et qu'ils n'ont pas connu beaucoup de réussite lors de cet exercice où les techniciens locaux se sont mis en évidence. Gomez et Desabre seuls rescapés Cela devrait se répercuter sur la prochaine saison 2016-2017 puisque ces mêmes techniciens semblent avoir déjà perdu la cote avant même l'entame de la saison, contrairement aux précédentes éditions. Leur nombre a sensiblement baissé pour le prochain championnat de Ligue 1 Mobilis puisqu'ils ne seront que deux seulement à l'entame de la compétition. Il s'agira donc du Franco-Portugais Didier Gomez, maintenu à la barre technique du CS Constantine et le Français Sébastien Desabre, le nouvel entraîneur de la JS Saoura dont c'est la première expérience en Algérie. Neuf techniciens étrangers ont exercé la saison dernière en Ligue 1, à savoir Alain Michel (CR Belouizdad), Artur Jorge (MC Alger), Bernard Simondi (JS Saoura), Alain Geiger (MO Béjaïa et ES Sétif), Jean-Michel Cavalli (MC Oran), Hubert Velud (CS Constantine), Daniel Janakovic (RC Arba), François Bracci (RC Relizane) et Dominique Bijotat (JS Kabylie) ont dû quitter le navire avant le terme de la saison alors que d'autres ont été remerciés à l'issue du championnat. Il est à noter aussi que trois étrangers activant en Ligue 2 ont plié bagage, en l'occurrence Wallemme (ASO Chlef), Bouakkaz (USM Bel-Abbès) et Gigiu (US Chaouïa). D'autre part, six clubs de la Ligue 1 seulement n'ont pas changé de coach cet été, en l'occurrence la JS Kabylie, le DRB Tadjenanet, l'USM El Harrach, le CS Constantine, le NA Husseïn Dey et le nouveau promu, l'Olympique Médéa. Le technicien local reprend du poil de la bête La saison dernière, ce sont encore les entraîneurs algériens qui seront primés. Le titre de champion d'Algérie a été acquis largement par l'USM Alger qu'a eu à diriger le jeune Miloud Hamdi, avant de quitter le navire usmiste, alors que les quatre demi-finalistes en coupe d'Algérie, à savoir le MC Alger, le NA Husseïn-Dey, l'USM Bel-Abbès et l'US Tébessa, sont entraînés par des locaux, Lotfi Amrouche, Youcef Bouzidi, Abdelkrim Benyellès et Mohamed Benlaredj respectivement. En finale, Amrouche a eu le dernier mot devant Bouzidi. Face à cette réussite du produit local, les dirigeants des clubs semblent avoir changé de stratégie en décidant de faire un peu plus confiance à leurs compatriotes à l'instar du MO Béjaïa qui a fait appel à Nacer Sendjak épaulé dans sa mission à Lakhdar Adjali et qui est en train de réaliser de belles performances en coupe de la CAF malgré la dévastatrice crise financière. Le MCA, après le départ de Lotfi Amrouche, a rappelé son ex-coach Menad qui a déjà connu des gloires chez le Doyen en 2013 et qui revient avec son staff local composé de Aït Mouhoub et Karim Bouhila. L'ES Sétif fera confiance à Abdelkader Amrani qui n'est plus à présenter tandis que le champion sortant, à savoir l'USMA, a fait appel à Adel Amrouche ex-sélectionneur algérien du Kenya. Le RC Relizane compte engager un autre technicien algérien établi à l'étranger, Ismaïl Djellid en l'occurrence. Le CR Belouizdad, après le départ d'Alain Michel, a engagé Foued Bouali qui connaît parfaitement la maison du Chabab, alors que le CA Batna a fait confiance à Taoufik Rouabah pour son retour en Ligue 1. Les autres clubs non cités ont tous gardé leurs coachs locaux pour maintenir cette stabilité qui semble avoir donné satisfaction, mais surtout éviter de plonger davantage dans la crise financière, étant donné que ces techniciens sont payés beaucoup moins cher. Un choix dicté ou un retour à l'évidence! seule la compétition pourra révéler la réussite de cette option locale.