Le ministre des AE Ramtane Lamamra «Nous avons pris toutes les dispositions pour éviter la reproduction de ce genre d'incidents à l'avenir», a soutenu le chef de la diplomatie algérienne en réponse à la question écrite du député d'El Adala, Hassen Laribi. L'accréditation des journalistes étrangers sera compliquée. Après l'incident qui s'est produit lors de la visite du Premier ministre français Emmanuel Valls, le département des Affaires étrangères semble avoir tiré la leçon. «Nous avons pris toutes les dispositions pour éviter la reproduction de ce genre d'incidents à l'avenir», a soutenu le chef de la diplomatie algérienne en réponse à la question écrite du député d'El Adala, Hassen Laribi. Ce dernier avait interpellé par écrit le ministre des Affaires étrangères sur la venue du journaliste franco-israélien Gideon Kutz lors du sommet inter-gouvernemental algéro- français tenu les 9 et 10 avril derniers à Alger. M.Lamamra a expliqué que ce journaliste n'a jamais porté atteinte à l'Algérie dans ses écrits auparavant. «L'accréditation lui a été octroyée vu qu'il bénéficie d'une nationalité française et qu'il travaille pour un organisme français en vue de couvrir la visite», a précisé le chef de la diplomatie dans sa réponse. Or, le journaliste franco-israélien a saisi l'occasion de la visite pour faire un compte-rendu détaillé de la situation en Algérie pour Maariv, l'un des plus grands journaux en Israël. Chargé de clichés, le récit du journaliste a dressé un tableau noir de notre pays, ce qui a suscité la colère des autorités algériennes. Dans sa correspondance, Ramtane Lamamra a précisé que l'Algérie a fait part de son indignation aux autorités françaises par les canaux diplomatiques sur le comportement irresponsable du journaliste qui était parmi la délégation de Valls. Se voulant rassurant, M.Lamamra a tenu à souligner que son département est conscient de la sensibilité du sujet et qu'il travaille en coordination avec toutes les institutions concernées pour éviter la reproduction d'un tel incident. Le député Hassen Laribi n'est pas le seul à interpeller le département des affaires étrangères sur cette question. Nacer Hamdadouche, député de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV)a également dénoncé ce comportement. Ce dernier s'est interrogé comment le journaliste en question a pu obtenir un visa, ajoutant que le gouvernement algérien a pris position en refusant le visa aux journalistes de Canal + ayant publié la photo du président Bouteflika dans un article sur les dirigeants cités par le scandale «Panama papers» avant de faire un démenti, et comment les autorités du pays ont échoué aujourd'hui dans l'identification de ce journaliste qui aurait fait intrusion «au gouvernement et à la Présidence» et publié des réponses à des questions envenimées qu'il a posées à des ministres algériens, dont le ministre de l'Intérieur, Nouredine Bedoui. Pour Hamdadouche, le déplacement du journaliste israélien est une sorte de normalisation avec les sionistes qui font de la France une portière pour s'infiltrer en Algérie. Le député de l'Alliance de l'Algérie verte s'est interrogé sur le rôle des institutions de l'Etat, dont le MAE, dans l'octroi d'un visa au journaliste ayant profité de son voyage en Algérie pour réaliser un reportage que les «chaînes de télévision israéliennes» ont diffusé. Selon lui, les officiels auraient dû savoir qu'il n'est pas français et qu'il ne travaille pas pour un titre français.