Saâdani ne veut prendre aucun risque et c'est avec ses hommes qu'il envisage de tourner le reste des scènes avant le clap final des législatives de 2017. Après un silence sidéral durant les journées caniculaires de ce mois d'août, les coulisses du FLN s'animent brusquement. A quelques jours du retour de vacances du secrétaire général du parti, Amar Saâdani, on s'échauffe, on se prépare à la bataille. Au loin, on entend déjà le vrombissement du monstre sacré battant le rappel des troupes avant de cracher le feu. Tout le monde sur le pont! On le sait, Amar Saâdani ne fait pas dans la demi-mesure et sa réplique ne sera que fulgurante. Saâdani optera-t-il pour la méthode turque? Tout porte à le croire. Des sources proches du parti indiquent que le FLN procédera, dans les prochains jours, à l'évaluation de ses élus. Cette information a été confirmée par le journal on-line «Algérie patriotique» citant le membre du bureau politique chargé des wilayas du Centre et des syndicats, Ahmed Boumehdi. Sans détailler ni les visées ni les raisons de cette opération, M.Boumehdi a expliqué qu'elle s'effectuera en trois actes pour toucher les structures du parti allant crescendo, des kasmas puis les mouhafadhas et, enfin, elle s'étendra au niveau national. Bien évidemment c'est le bureau politique fidèle à Amar Saâdani qui drivera cette opération qui promet bien des rebondissements. Il s'agit en fait d'un début de scénarisation pour les prochaines échéances électorales. Saâdani ne veut prendre aucun risque et c'est avec ses hommes qu'il envisage de tourner le reste des scènes avant le clap final des législatives de 2017. C'est ainsi que l'explique en filigrane Boumehdi: «Le FLN aspire, à travers cette opération d'évaluation, à une bonne préparation des prochaines échéances électorales, locales et législatives, de 2017». En face, c'est-à-dire les opposants à Saâdani, avancent en rangs dispersés ce qui amenuise encore leurs chances de succès dans cette guerre de tranchées. Les militants regroupés dans le Mouvement de redressement et d'authenticité conduit par Abderrahmane Belayat, et ceux restés fidèles à l'ancien secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, lequel ne cache plus son ambition de revenir aux commandes du vieux parti. A regarder de plus près, il y a une troisième tendance, celle affiliée à Abdelkrim Abada. On connaît le sort d'un navire où il y a plus de capitaines que de matelots. Coriace, Saâdani ne fera qu'une petite bouchée de cette opposition éparse. A moins que... l'appel du groupe de Belayat lancé à partir de Ténès au président de la République lui suggérant de créer une commission nationale pour sauver le parti, ne soit entendu. Au FLN, rien n'est impossible comme le dit l'essence même de la politique. Mais cette crise accentuera davantage les clivages entre les militants et surtout les fragilités entre les différents clans au sein du parti. Mais, à coup sûr, cela n'entraînera pas une révolution. Il y a longtemps que le vieux parti a fait la sienne, la seule et unique d'ailleurs dans le Monde arabe. Depuis, on préfère la réforme. La révolution suppose l'utopie, les clés du paradis et le bien-être pour tout le monde. La réforme convoque la raison et inspire le pragmatisme, une vertu précieuse dans ce nouveau millénaire.