L'on ne sent pas un engagement effectif de la sphère des affaires, malgré la garantie du traité d'amitié. Pays avec lequel l'Algérie est liée par un traité d'amitié signé en novembre 2002, l'Espagne recevra aujourd'hui le président de la République, au lendemain d'une visite effectuée à Alger par la reine Sofia d'Espagne. Le chef de l'Etat coprésidera avec le président du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, la deuxième rencontre de haut niveau algéro-espagnole. L'excellence des relations politiques entre les deux pays n'a pas été affectée par un changement de majorité en Espagne, de sorte que le calendrier des visites entre les deux capitales n'a pas souffert de l'arrivée de Zapatero au pouvoir à Madrid. Aussi, la visite de Bouteflika est-elle inscrite dans le cadre naturel des échanges au plus haut niveau, entre l'Algérie et l'Espagne. Cette coopération, pour l'heure, encore très timide du fait d'un faible engagement des opérateurs économiques espagnols en Algérie, n'en est pas moins stratégique dans le domaine énergétique. Et pour cause, l'Espagne axe toute sa stratégie énergétique sur le fameux projet Medgaz, censé assurer l'alimentation de la péninsule ibérique en énergie. Cette «dépendance» envers l'Algérie en matière de sécurité énergétique, constitue un facteur de raffermissement des relations et participe à la réussite des actions futures dans le domaine du partenariat. Même si, à ce jour, l'on ne sent pas un engagement effectif de la sphère des affaires, malgré la garantie du traité d'amitié, il n'en demeure pas moins que les forts signaux politiques adressés, d'un côté comme de l'autre, de la Méditerranée sont de nature à favoriser un rapprochement entre opérateurs économiques des deux nations. La conversion de 40 millions de dollars de dettes détenus par l'Espagne en investissement, sur un total de 1,32 milliard de dollars, constitue à ce propos, un geste appelé à être encouragé pour aboutir à un réel partenariat à tous les niveaux. En attendant, la tendance des échanges commerciaux est stable. Et pour preuve, au premier semestre de l'année dernière, l'Algérie a importé pour 0,37 milliard de dollars et exporté vers l'Espagne 1,36 milliard de dollars. Durant tout l'exercice 2003, le volume financier à l'importation était de 0,71 milliard de dollars et celui de l'exportation tournait autour de 2,6 milliards de dollars. Enfin, la deuxième rencontre de haut niveau algéro-espagnole est censée aboutir à une accélération des échanges entre Alger et Madrid, d'autant que dans la délégation algérienne, présidée par le chef de l'Etat, figurent notamment le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, et le ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, deux poids lourds de l'équipe gouvernementale.