Trump ou Clinton, qui sortira vainqueur? Quels sont les éléments qui feront pencher la balance? Petits éléments de réponses... La campagne électorale américaine bat son plein. La bataille Trump- Clinton fait le «buzz» mondial. Tous les regards sont braqués sur cette présidentielle américaine qui ne ressemble à aucune autre. Pour décrypter cette investiture à la Maison-Blanche, l'ambassade des Etats-Unis à Alger, a invité Randall Smith, un journaliste, enseignant à la prestigieuse université de journalisme du Missouri. Randall qui a couvert sa première présidentielle américaine révèle d'emblée que les deux candidats ont une image négative auprès des votants. La raison? «Des déclarations tapageuses du candidat républicain qui s'est attaqué aux étrangers, notamment aux musulmans et aux Mexicains, alors que la candidate démocrate traîne des casseroles avec les scandales des emails, mais aussi le passage de son mari à la Maison-Blanche qui a été marqué par plusieurs scandales», fait savoir ce journaliste primé au Pulitzer. Il avoue toutefois que la tendance actuelle penche plutôt vers Hillary Clinton. «Néanmoins, rien n'est joué. Il reste encore du temps, et ce sont les indécis qui feront la différence», précise-t-il avant d'analyser les paramètres qui selon lui, feront pencher la balance d'un côté ou de l'autre. «L'élément essentiel qui déterminera l'issue des élections est incontestablement celui des changements démographiques», atteste-t-il.. «Il faut savoir qu'un votant sur trois, lors de la prochaine élection, sera d'origine, asiatique, hispanique ou afro- américaine», met-il en évidence. «L'influence hispanique prend de plus en plus d'ampleur. D'ici 2030, ils représenteront 1/3 de la population des Etats-Unis», assure-t-il. «On s'attend à ce qu'ils pèsent très lourd déjà pour ce scrutin. Habituellement, ils votent démocrates. Mais on peut exclure une surprise. Comme l'a dit Donald Reagan: «Les Hispaniques sont des républicains sans le savoir. Ils ont les mêmes valeurs qu'eux avec un attachement à la famille, aux traditions et à la religion», poursuit-il. «Les Afro- Américains et les Asiatiques votent aussi habituellement démocrates. Leur influence n'est pas à négliger», ajoute-t-il. Randall Smith avoue néanmoins que ces tendances ont toujours existé, et qu'il sera difficile que cela change. «C'est le vote des femmes qui inquiète les républicains. Selon un sondage du Washington Post, elles auront un rôle primordial à jouer dans le choix du 45ème président des Etats-Unis. Elles aussi votent habituellement démocrates, et selon le même sondage, elle ne sont pas près de changer leur vote», souligne-t-il. Randall Smith fait aussi remarquer que même les catholiques qui votent habituellement démocrates hésitent encore du fait de la violence du discours de Donald Trump envers les étrangers. «Chose qui n'est pas dans leurs traditions», réplique-t-il en soutenant que l'électorat américain actuel n'est pas le même que celui d'il y a 25 ans. Toutefois, ce journaliste- académicien révèle que Trump pourrait jouer sur les transformations économiques et la frustration qui en découle. «Comme en Virgine par exemple, le secteur minier était le vecteur de richesse de l'Etat, mais le gouvernement a fait des accords sur les énergies propres, ce qui est en train de tuer cette activité. Les populations perdent leur travail. Elles sont en colère, les acteurs politiques jouent toujours cette carte», témoigne-t-il non sans remettre en cause le système électoral américain à suffrage indirect, qui pourrait jouer des tours. «Si on avait une élection populaire George Bush n'aurait jamais été président», conclut-il avec cette affirmation qui laisse planer des interrogations sur le choix des présidents qui ont géré les Etats-Unis et le...monde!