Le républicain Donald Trump a annoncé, jeudi soir, qu'il acceptait l'investiture de son parti pour l'élection présidentielle de novembre. «Ensemble notre parti retournera à la Maison-Blanche, notre pays retrouvera sécurité, prospérité et paix. Nous serons un pays de générosité et de chaleur, mais nous serons aussi un pays où règne l'ordre public», a déclaré le milliardaire républicain, au tout début de son discours au dernier jour de la convention républicaine réunie à Cleveland. Le candidat à la présidentielle américaine a endossé les habits du «candidat de l'ordre public», dans une allocution très favorable aux forces de l'ordre. «J'ai un message pour tous ceux qui troublent l'ordre public dans nos rues et menacent nos policiers : quand je prêterai serment l'année prochaine, je ramènerai l'ordre public dans notre pays», a-t-il dit. «Le discours irresponsable de notre Président qui a utilisé le pupitre de la Présidence pour nous diviser par race et couleur a rendu l'Amérique plus dangereuse pour tout le monde», a ajouté Donald Trump à l'adresse de Barack Obama. Virage sécuritaire Le républicain Donald Trump a emprunté en effet un virage sécuritaire dans la campagne présidentielle américaine pour tenter de remonter son retard contre la démocrate Hillary Clinton. Devant les délégués du parti républicain, il s'est présenté comme un recours pour une nation décrite comme étant à feu et à sang, le seul à avoir la poigne nécessaire pour terroriser les délinquants, fermer la porte aux clandestins venus du Mexique et tenir tête aux pays qui infligent, selon lui, «humiliation après humiliation» aux Etats-Unis, de l'Iran à la Chine. «L'Amérique d'abord !» a-t-il scandé. Désireux d'endosser les habits présidentiels, Donald Trump a scrupuleusement lu le long discours qui défilait sur des prompteurs. Il n'a aussi pas qualifié sa rivale d'«Hillary la crapule», alors qu'il utilisait ce surnom à chaque meeting. Et il a fait signe d'arrêter aux délégués qui scandaient : «Enfermez-la !» en leur lançant un très civil : «Non, battons-la en novembre.» La tonalité autoritaire du discours a plu à de nombreux républicains mais a glacé le sang des démocrates. «Ce type veut être président ou dictateur ?» a écrit sur twitter Bernie Sanders, le perdant des primaires démocrates. Ressemblance avec Nixon Les ressemblances avec le discours de Richard Nixon à la convention républicaine de 1968 étaient voulues. Même référence aux «Américains oubliés» et même promesse de ramener l'ordre public dans les rues américaines, Donald Trump multipliant les louanges pour les forces de l'ordre sous pression depuis le meurtre de policiers à Dallas et Bâton-Rouge, et plus généralement à cause des tensions avec la communauté noire. Le candidat populiste a clairement cherché à courtiser les électeurs au-delà de la base conservatrice. Il est passé vite sur les sujets sacro-saints de la droite, comme les armes à feu, et n'a même pas évoqué l'avortement. A la place, il s'est concentré sur la vie quotidienne des Américains de toutes les classes, liant sécurité et prospérité économique. «Je suis votre voix», a martelé Donald Trump, qui s'est également adressé explicitement aux minorités noire, hispanique et homosexuelle, traditionnellement acquises aux démocrates. Le plébiscite d'Hillary Clinton chez ces minorités contribue à son avance dans les sondages. La plupart des enquêtes la placent en tête de l'élection, avec 44% des intentions de vote contre 41% pour Donald Trump, selon la moyenne des plus récents sondages. Mais de nombreux spécialistes ont recommandé de ne pas trop s'y fier. Bien souvent, ceux-ci se sont avérés trompeurs.