Doute n Le candidat républicain à la Maison-Blanche est en pleine phase de doute et ne s'en cache pas. Son entourage ne sait pas vraiment comment adapter le modèle Trump pour remporter le scrutin présidentiel de novembre. Donald Trump n'a pas encore appelé les morts à voter pour lui, mais presque... «Je plaisante souvent en disant que même si vous êtes malade, que votre pronostic vital est le pire qu'un médecin puisse vous donner, si vous êtes alité sans savoir si vous allez vous en sortir, vous devez quand même vous lever le 8 novembre et aller voter», a déclaré Donald Trump jeudi devant une assemblée de pasteurs. Neuf fois, dans un discours prononcé presque à voix basse, il les a ainsi exhortés à sonner le rappel, afin que leurs ouailles votent pour lui en novembre. Le candidat républicain à la Maison-Blanche est en pleine phase de doute et ne s'en cache pas. Son entourage ne sait pas vraiment comment adapter le modèle Trump pour remporter le scrutin présidentiel de novembre. Pendant les primaires, en 2015 et 2016, le milliardaire populiste était resté sourd aux experts et observateurs qui l'encourageaient à se présidentialiser, à arrêter d'insulter ses adversaires et à commencer à écrire ses discours. A la surprise générale, cette stratégie iconoclaste fut gagnante. Depuis qu'il est le candidat officiel du parti, sous l'influence de ses conseillers, il prononce ici ou là des discours de fond, avec prompteur. Mais une partie de lui semble nostalgique, et les dérapages, calculés ou pas, restent quasi-quotidiens : sur la Russie, contre les parents d'un soldat musulman tué au combat, sur les armes et le groupe Etat islamique... «Je n'aime pas changer. Mais c'est ce que j'ai fait. On verra jusqu'où cela m'emmènera», a-t-il dit au magazine Time mardi. Oscillant entre l'une et l'autre posture, Donald Trump reste incapable d'expliquer sa stratégie électorale. Quand on lui demande, il s'en remet à son instinct. Il se disperse aussi géographiquement, se rendant dans des régions ingagnables. «Les foules sont immenses à nos meetings», a-t-il dit mardi. «Je ne sais pas ce que ça veut dire. Mais c'est probablement bien... On sait qu'il se passe quelque chose. On saura le 8 novembre». Donald Trump dispose d'un socle de messages bien connus : construire le mur à la frontière avec le Mexique, restreindre l'immigration, annihiler le groupe Etat islamique, et rapatrier les emplois industriels délocalisés. Mais remporter une élection présidentielle a historiquement requis plus que des slogans. «Il ne reste plus beaucoup de temps», souligne Christopher Wlezien, professeur à l'université du Texas à Austin. L'imprévisibilité de Donald Trump, vantée comme un atout pour un éventuel rebond en septembre, «cela peut l'aider ou pas, on ne sait pas. Mais au vu des deux dernières semaines, il semble que l'effet soit plutôt négatif». Non seulement l'homme d'affaires chute dans les sondages nationaux (48% contre 40% selon HuffPost Pollster), mais il est en danger dans des Etats-clés du scrutin qui ont souvent permis aux républicains de sceller leur victoire. R. I. / Agences Hillary à grand renfort de com l L'équipe d'Hillary Clinton a ciselé une stratégie pour consolider son soutien auprès des électeurs noirs et hispaniques, et regagner la confiance des ouvriers blancs des Etats-clés comme la Pennsylvanie et l'Ohio, où l'élection pourrait se jouer. Cela se concrétise par une infrastructure locale, sous la forme de locaux, de salariés et de bénévoles. A cela s'ajoute la communication. Selon ABC, le camp démocrate a dépensé près de 93 millions de dollars en publicités télévisées contre 11 millions dans la galaxie Trump. Le comité de campagne officiel du républicain a pour l'instant dépensé zéro en télévision, du jamais vu. Donald Trump se comporte comme lorsqu'il s'adressait encore au plus petit univers des 31 millions de votants des primaires. Alors que près de 130 millions d'Américains ont voté en 2012.