Selon ces mal-logés, des engagements ont été pris pour un relogement décent dès la réception des logements sociaux à Oued Ghir. Les représentants des familles recasées provisoirement par l'APC de Béjaïa dans le camp de toile de Saket, situé à une trentaine de kilomètres sur la côte ouest, n'ont, cette fois -ci, pas été reçus par les responsables de la wilaya qui ont préféré faire appel à la police pour les évacuer des lieux et les auditionner au commissariat central pour atteinte à l'ordre public. Au total 18 personnes, dont huit femmes, ont été interpellées hier matin alors qu'elles protestaient contre les conditions de vie qui durent depuis des années aux camps de toile de Saket, là où la commune de Béjaïa les a recasées provisoirement. Par le passé, cette frange de la société a fait parler d'elle à plusieurs reprises exigeant un toit digne à même de lui permettre une vie convenable. En janvier dernier, une délégation des familles a été reçue par le wali de Béjaïa en présence du chef de daïra, et deux vice-présidents de l'APC de Béjaïa, à la faveur d'une manifestation de deux journées consécutives. A l'issue de la rencontre, un représentant des familles nous a affirmé que le wali s'est montré sensible à leur requête. «Je suis au courant de votre cas, mais je n'ai pas pour l'instant de logements où vous recaser», leur aurait-il déclaré, mais en leur précisant qu'«elles restent prioritaires». Le chef de la daïra de Béjaïa avait même été instruit pour diligenter une commission d'enquête afin de s'enquérir de leur situation. Le chef de l'exécutif avait également assuré les protestataires que toutes les commodités seront mises à leur disposition pour pouvoir séjourner encore dans ce camp jusqu'à ce que des logements leur soient attribués. Le mois précédent, ces mêmes familles ont cru un moment à la fin de leur calvaire après avoir été reçues hier au siège de la wilaya où elles ont exposé au chef de cabinet leur situation. Selon ces mal-logés, des engagements ont été alors pris pour un relogement décent dès la réception des logements sociaux de la commune, dont l'implantation est prévue à Oued Ghir. Mais l'impatience est là pour les faire sortir de nouveau dans la rue. «Nous sommes dans ce camp de vacances depuis, pour certaines familles, plus de quatre ans, nous sommes recasés dans des chambres ne dépassant pas les trois mètres carrés», lancent quelques recasés, avant qu'un autre n'exhibe des photos de ces endroits dits d'occupation «provisoire», comme c'est mentionné sur les papiers d'affectation. A la faveur de la rentrée sociale, l'inquiétude grandit. Le transport scolaire fait sa loi, indique un autre soulignant que «les départs sont fixés à 6 heures du matin». Ces familles exigeaient encore hier d'être recasées faisant valoir de nombreuses raisons dont le froid et l'humidité, en plus du problème de transport et du ramassage scolaire, sachant que la localité de Saket est distante du chef-lieu de la commune de Béjaïa d'environs 30 km et qu'aucune école, encore moins collège n'existe sur place