Kamel Amghar Des dizaines de demandeurs de logements sociaux -qui, pour certains, prenaient leur mal en patience depuis plus de trente ans- ont assiégé, hier, le siège de la daïra de Béjaïa en guise de protestation suite à l'affichage d'une première liste de 195 pré-bénéficiaires dont ils ne faisaient pas partie. Dès les premières heures de la matinée, les mécontents avaient procédé à la fermeture du boulevard de la Liberté, au cœur de la ville, avant de tenir un rassemblement devant l'institution concernée pour exposer la précarité de leur situation et leur priorité à un relogement décent. Beaucoup de protestataires sont issus des sites de «recasement provisoire» où ils survivent difficilement depuis au moins deux décennies. Les forces de police, appelées en renfort pour protéger le siège de la daïra, ont agi avec beaucoup de tact et de sang froid pour empêcher les manifestants d'envahir les lieux. Un autre rassemblement de protestation a été organisé à la cité Edimco où est implantée une bonne partie des logements en question. Dans son intervention sur les ondes de la radio locale, le chef de daïra, tout en reconnaissant l'insignifiance des quotas disponibles en la matière par rapport à la demande exprimée, a appelé les mécontents au calme, en leur conseillant de formuler leurs recours dans un délai réglementaire d'une semaine. À son tour, le wali a annoncé l'affichage prochain d'une seconde liste de 200 logements sociaux avant la fin de ce mois de décembre qui prendrait en charge les cas les plus pressants. Le maire, de son côté, a tenu à rassurer les 77 résidents de la vieille ville, dont les habitations sont classées sur la liste rouge par les services du CTC, en leur promettant justement de figurer dans cette deuxième liste. L'APW a réitéré, à l'occasion, sa vieille revendication relative à la dotation de la wilaya en quotas de logements conséquents pour répondre à une demande d'habitat croissante. Toujours à propos du logement, 14 familles victimes de terrorisme ont également manifesté, hier, devant le siège de l'Opgi pour exiger les logements qu'on leur a promis en 2012. L'Office, qui aurait déjà logé 113 familles victimes de ce qu'on appelle la tragédie nationale, a aussi promis de se pencher sur ce dossier des 14 dernières familles bénéficiaires. Des promesses qui ne persuadent pas grand monde. Au moment de la rédaction de ces lignes, le boulevard de la Liberté et le rond-point de l'Edimco sont toujours occupés par les protestataires. La situation demeure tendue. K. A.