C'est un challenge bien conquis par les cadres de la sidérurgie, qui, des années durant, ont plaidé la cause de leur capacité à gérer cette entité économique. Rendre à César ce qui appartient à César, c'est le cas de le dire dans ce cas de figure, où les nouvelles nominations à la tête du complexe sidérurgique d'Imettal El Hadjar ont apporté des résultats plus que positifs. En effet, en dépit de la situation chaotique du complexe sidérurgique d'El Hadjar, notamment en cette période où la production est au niveau zéro. Situation due, rappelons-le, à l'opération de rénovation des différents outils de production, à l'arrêt depuis 2015, le haut-fourneau et l'aciérie à oxygène entre autres équipements de production, mis à plat par le partenaire étranger d'ArcelorMittal. Constat alarmant à plus d'un titre, mais pas décourageant pour les cadres de la sidérurgie algérienne. Ces derniers qui ont de tous temps plaidé la cause de la récupération de l'usine, mettant en avant les capacités algériennes, quant à la gestion du complexe et sa préservation de toutes malversations. Une volonté qui a permis l'économie de 200 milliards de centimes, le montant de dépenses économisé par des cadres sidérurgistes aguerris, qui sont parvenus en un temps record à décrocher plusieurs contrats avec des entreprises publiques activant dans divers domaines en rapport avec l'activité sidérurgique. Ces contrats sont aussi une forme de préservation des deniers publics de toutes formes de bradage. Des agissements émanant de l'ex-partenaire étranger, aidé dans ce qui fut le contrat de partenariat, par une mafia multitentaculaire. Des années durant, le partenaire et les sbires du mal, n'ont pas cessé d'agir négativement qui, transférant les fonds vers l'extérieur, et qui rembourrait ses comptes en banque. Seul bémol pour les uns et les autres, l'enrichissement à travers la surfacturation à volonté, des dépenses en général et celles liées aux contrats en tous genres totalement inutiles, mais régis par un contrat de partenariat soumis à la règle des 51/49% qui donnait au partenaire étranger le libre droit à une gestion qui n'a, en réalité, été que désastreuse au complexe. Ce dernier, même en pleine crise et phase de rénovation, El Hadjar est resté cette entité capable de renaître de ses cendres. Certes, 200 milliards de centimes est un montant peut-être insignifiant au vu de la situation difficile prévalant au sein du complexe, de par le défaut de production, mais, cela demeure néanmoins un point positif, renseignant sur les capacités et la volonté des cadres gestionnaires algériens et surtout leur intégrité. Puisque, convient-il de le souligner, le défi est de taille et l'aboutissement au challenge de remettre le complexe sur le podium de l'économie nationale, n'est peut-être pas impossible, mais un défi difficile à relever, notamment en présence d'esprits de clan, longtemps couvés par la politique du partenaire étranger, à la faveur de la saignée de l'usine. Cette dernière avait des années durant donné l'élan au bradage du complexe, tant par l'ex-partenaire étranger que par les alliés du mercantilisme, à travers les contrats et les marchés douteux et non conformes, mais surtout le gonflage et la surfacturation. Pour l'heure, la préoccupation majeure des cadres dirigeants du complexe d'Imettal, est l'achèvement de l'opération de rénovation des équipements de production, soumis, dans le cadre du plan d'investissement global au montant de 500 millions de dollars, à une opération de réhabilitation, estimée au moment où nous mettons sous presse, entre 80% pour le HF et à 90% avec d'autres outils de production, telle l'aciérie à oxygène. Par ailleurs, les essais préliminaires sont prévus pour le 4 novembre prochain, en perspective de la mise en service de tous les équipements des ateliers du complexe au mois de décembre 2016, date butoir retenue par la multinationale en charge de la réhabilitation et la modernisation des équipements du complexe d'El Hadjar. La remise en marche de l'usine n'est semble-t-il pas le seul défi auquel sont confrontés les gestionnaires de la sidérurgie à Annaba compte tenu des départs en retraite anticipée de cadres et techniciens, emportant avec eux un panel de compétences et d'expériences. Et c'est là, un autre souci qui vient allonger la liste des responsabilités à prendre en charge, mais avec des pincettes. En attendant que l'administration trouve les solutions adéquates pour parer à cette nouvelle problématique qu'est le départ massif en retraite anticipée, les yeux de 5000 employés de la sidérurgie sont braqués sur les chantiers de réhabilitation des équipements de production du complexe, moyen de leur survie à travers le retour de la production sidérurgique, dont le challenge est d'atteindre les 2 millions de tonnes par an.