Une intervention à temps du gouvernement pour sauver l'industrie sidérurgique en Algérie où le secteur est très mal en point après l'échec d'un partenariat aux sombres dessous. Le complexe sidérurgique d'El Hadjar-Annaba, vient de bénéficier d'une enveloppe financière d'un milliard de dollars, dont une partie sera versée par la BEA (Banque extérieure d'Algérie), apprend-on de source interne au complexe. Une décision approuvée par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) à l'issue de la dernière réunion de la tripartite gouvernement-Ugta-patronat, a fait savoir notre source. Ce plan de développement de près d'un milliard de dollars devrait porter la production d'El Hadjar à plus de deux millions de tonnes d'acier par an, comme préconisé par le ministre de l'Industrie et des Mines. Toutefois, il est à signaler que l'Etat n'est pas à sa première intervention financière depuis que le partenaire indien a contracté ce partenariat. D'où le complexe sidérurgique d'El Hadjar avait enregistré une opération de rénovation de toute sa zone chaude de production de l'acier à la veille de l'arrivée d'Ispat. Rappelons que le complexe sidérurgique d'ArcelorMittal Algérie traverse, depuis la fin 2013 et jusqu'à l'année en cours, une période difficile avec la mise, non seulement en veilleuse de ses installations stratégiques de production de l'acier, mais aussi la mise en congé forcé de plus de 95% de son effectif. Notons que seul le HF2 est resté en activité après l'arrêt du premier depuis des années déjà, actuellement en convalescence, après avoir fait l'objet de plusieurs tentatives de réanimation depuis juillet écoulé. Une situation à l'origine de la pénalisation des installations de la zone chaude du complexe, faute de produits semi-finis provient des deux aciéries à oxygène et de l'aciérie électrique. Ainsi, cette première étape, à savoir la rénovation en cours du HF2, vient apaiser les craintes des travailleurs avec la reprise imminente de la production de l'acier. Ce retour en force du gouvernement algérien dans le secteur sidérurgique est intervenu suite à la reprise en 2013 du contrôle de l'entité sidérurgique d'El Hadjar après révision de la règle des 49/51%, d'où l'Etat a récupéré 51% des actions au profit du groupe Sider entreprise-mère, après les difficultés financières auxquelles faisait face la filiale algérienne d'ArcelorMittal dans une indifférence totale du partenaire étranger. Néanmoins, il est à noter que la reprise de la production de l'acier au complexe sidérurgique d'El Hadjar évolue au moment où nous mettons sous presse dans une atmosphère défavorable, notamment avec le conflit syndico-syndical. L'injection d'une enveloppe à hauteur d'un milliard de dollars exige un climat aussi favorable que sain pour concrétiser la volonté de fédérer tous les projets sidérurgiques autour d'un objectif stratégique, à savoir atteindre l'autosuffisance en acier et réduire l'importation de produits sidérurgiques se chiffrant à environ 10 milliards de dollars au Trésor public. C'est pourquoi, la stabilité de l'entité est plus qu'impérative, car le complexe sidérurgique d'El Hadjar est le seul à produire l'acier en Algérie, en attendant l'entrée en production du nouveau complexe sidérurgique, en l'occurrence Bellara, d'une capacité de production de 5 millions de tonnes/an. Pour l'heure, l'intervention de l'Etat vient à point nommé pour sauver l'industrie sidérurgique en Algérie où le secteur est dans un piteux état après l'échec d'un partenariat aux sombres dessous.