Depuis quelque temps l'Algérie figure en bonne place dans les séries américaines de politique fiction comme l'ennemi numéro un. Ainsi, selon certains médias, plusieurs séries américaines ont mis l'Algérie sur la cible des «scripts docteurs». Il y a eu la série «Madam Secretary», qui a créé une guerre civile en Algérie et plus récemment la première saison de la série «Designated Survivor», où le président des Etats-Unis s'apprête à déclarer la guerre à l'Algérie pour se protéger d'une éventuelle attaque terroriste. Pourquoi l'Algérie est-elle inscrite dans les tablettes des scénaristes américains comme une force du mal, alors que l'Algérie n'est plus un pays à risque pour les Etats-Unis? Pour de nombreux experts, cette stratégie n'a rien à voir avec les choix politiques et diplomates des responsables américains. En réalité, les histoires racontées dans les séries sont le pur fruit d'imagination des jeunes scénaristes américains. Dans cette stratégie de communication, il est important de trouver des pays qui sont dans la logique du chaos, comme la Syrie, l'Irak ou la Libye, le Liban où des troupes américaines sont en action ou présentes sur le sol. Ainsi, dans le film «Les hommes d'influence» de Barry Levinson, les conseillers et spin doctors américains décident d'inventer une guerre en Albanie, pour protéger le candidat à la présidence des Etats-Unis qui est éclaboussé par un scandale sexuel et détourner les électeurs quelques jours avant le début de l'élection présidentielle. L'idéal c'est de trouver des pays où la riposte médiatique ou encore même terroriste est quasiment inexistante. C'est pour cette raison par exemple qu'on ne retrouve pas beaucoup l'Arabie saoudite ou le Yémen dans les séries américaines. Parfois, la fiction est tellement proche de la vérité, mais l'ennemi n'est jamais identifié. C'est le cas dans le film «Les démineurs» qui parle du quotidien des démineurs américains durant la guerre en Irak, l'ennemi qui était l'Aqmi dirigé par Zerkaoui n'est jamais cité, tout au long du film. Même chose dans les séries américaines d'espionnage comme «Homeland» ou «24 heures», on ne cite jamais les véritables groupes armés et on cite souvent des groupes et des terroristes qui n'existent pas en réalité. La seule fois où la réalité a rejoint la fiction c'était pour les films qui évoquent l'élimination physique de Ben Laden et encore. Puisque, on ne cite jamais le nom, seulement le nom de code du plus célèbre terroriste au monde «Geronimo» en référence au célèbre chef apache qui avait combattu l'armée américaine. Ce traitement cinématographique de la réalité médiatique et sécuritaire, on l'a retrouvé dans l'excellent documentaire canadien «Zone Doc»: «Hollywood et les Arabes», où l'universitaire Jack Shaheen explique comment Hollywood montre les Arabes dans ses films.