Tout est à refaire, après les dégâts subis par les centraux téléphoniques. Le téléphone ne sonnera pas dans les foyers de Bab El-Oued avant sept mois. C'est ce qui nous a été affirmé par un responsable au sein du central téléphonique de Bab El-Oued. 16.500 lignes téléphoniques sont hors service depuis les inondations du 10 novembre. Les dégâts matériels s'élèvent à 70 milliards de centimes. «Nous n'avons plus rien à récupérer. Le central téléphonique est paralysé à 100%», précise notre interlocuteur, avant d'ajouter: «S'il y a mobilisation des moyens nécessaires, il sera remis en service dans un délai de sept mois.» Faut-il préciser que les zones limitrophes de Bab El-Oued, telles que Bains-Romains, Zeghara, Bologhine, ont vu leurs lignes réparées, trois jours après la catastrophe. Elles ont été basculées sur différents centraux, notamment seux d'El-Biar et de Bouzaréah. Concernant la réparation du réseau téléphonique de Bab El-Oued, le chantier a été entamé cette semaine, après la fin de l'opération de déblayage qui a permis l'ouverture des voies d'accès dans les quartiers sinistrés. En attendant le jour J, les services des P et T ont mis à la disposition des citoyens des véhicules mobiles, équipés de téléphones, portables, leur permettant de joindre leurs proches à travers le territoire national et à l'étranger. La station GSM a été aussi rétablie. Les taxiphones des quartiers limitrophes de Bab El-Oued, surtout ceux de la place des Martyrs, connaissent, depuis les premiers jours des inondations, une très forte affluence de citoyens. Cette situation a amené certains à fixer la durée de l'appel à trois minutes. Pour ce qui est des institutions officielles, comme les banques, les hôpitaux, la police, la Protection civile verront leurs lignes rétablies à partir de samedi prochain. Elles seront dépannées par un central mobile de 2.000 lignes. «Cette opération contribuera à alléger un tant soit peu l'isolement des zones sinistrées», souligne le responsable des P et T. Derrière les pertes humaines et le relogement des sinistrés, le rétablissement du réseau téléphonique demeure le sujet de prédilection des citoyens, chacun y allant de sa version. Il en est qui estime sa réparation à une année, d'autres parlent d'une participation franco-égyptienne, une information démentie par notre interlocuteur, qui précise que le chantier sera piloté par des entreprises algériennes. «Chacun a une partie à réaliser dans son programme» avant de conclure: «Tout est à refaire, et tout le monde est mobilisé pour cette mission.»