Le Conseil municipal d'Ivry-sur-Seine, une ville de 60.000 habitants en région parisienne, a voté une motion de soutien à la campagne de boycott des produits israéliens dans le cadre de la campagne BDS (Boycott - Désinvestissement - Sanctions) à l'encontre d'Israël. A l'issue du vote, les élus ont affirmé jeudi en séance plénière que le boycott sera maintenu «tant que cet Etat violera les droits du peuple palestinien». La motion était présentée, au nom de la majorité municipale, par un élu de Convergence citoyenne ivryenne. Elle a été appuyée par les autres composantes de la coalition, notamment le Parti communiste et le Parti Europe Ecologie Les Verts (EELV), alors que les élus du Parti socialiste, tout en admettant le bien-fondé des motifs de ce voeu, ont refusé de prendre part au vote. Les élus de la droite Les Républicains ont voté contre, a-t-on indiqué de même source. BDS est une campagne internationale appelant à exercer diverses pressions économiques, académiques culturelles et politiques sur Israël afin d'aboutir à la réalisation de trois objectifs: la fin de l'occupation et de la colonisation des terres palestiniennes, le respect des droits du peuple palestinien vivant dans les territoires occupés et le respect du droit au retour des réfugiés palestiniens. La campagne qui se réfère explicitement aux campagnes de boycott ayant été conduites contre le régime d'apartheid d'Afrique du Sud, rappelle-t-on, a été lancée par 171 organisations non-gouvernementales palestiniennes le 9 juillet 2005, un an après l'avis de la Cour internationale de justice sur la barrière de séparation israélienne. Le Collectif ivryen pour la Palestine a considéré, dans un communiqué, que ce vote est «une première en France et une étape importante qu'il faudra renforcer». «Notre combat contre le système colonial d'Israël doit se poursuivre jusqu'à son abolition», a-t-il affirmé, appelant à rester «mobilisés et déterminés» à soutenir le peuple palestinien dans sa lutte pour ses droits: pour la levée du blocus de Ghaza, la libération des prisonniers, le droit au retour des réfugiés sur leurs terres, la fin de l'occupation et de la colonisation et l'instauration d'un seul Etat indépendant avec al-Qods pour capitale. Le Conseil municipal d'Ivry-sur-Seine soutient également, à titre de rappel, la lutte du peuple sahraoui dans sa lutte pour l'indépendance du Sahara occidental, occupé par le Maroc. Il a élevé, en mai dernier, le militant sahraoui des droits de l'homme, Naâma Asfari, détenu politique au Maroc et condamné à 30 de prison par un tribunal militaire, au rang de «citoyen d'honneur».