En refusant de reconnaître le droit à un Etat pour le peuple palestinien, Israël détruit toute possibilité d'un ordre international juste. Depuis trois jours se tient la réunion de la 64e session de l'Assemblée générale de l'ONU. La crise des relations internationales est profonde, faute de réforme de la plus importante institution mondiale et de rapports fondés sur le droit. A cette occasion, l'Algérie par la voix de son Président a précisé que «notre souhait est que notre Organisation puisse réaliser des avancées substantielles sur les grands chantiers de la réforme, qu'il s'agisse de la revitalisation de l'Assemblée générale, de la réforme du Conseil de sécurité et du renforcement du rôle du Conseil économique et social». En effet, le monopole des centres de décision et la politique des deux poids, deux mesures ont atteint des seuils intolérables. La situation en Palestine est symbolique des impasses qui mettent en danger l'humanité. Les efforts du président américain et les appels de la communauté internationale pour rétablir le droit et favoriser la paix se heurtent à l'arrogance et l'aveuglement de l'extrême droite en Israël, soutenue par la majorité des citoyens de ce pays pas comme les autres. Face à cette loi de la jungle qui veut étendre son hégémonie au monde entier, et pour aller plus loin que les voeux pieux et les paroles émouvantes en faveur d'une «paix sereine au Moyen-Orient», des associations démocratiques, humanistes et progressistes en Occident ont décidé d'agir en appelant courageusement à des sanctions contre Israël. Une décision historique Le monde bouge face au cynisme des puissants de ce monde. D'honorables militants britanniques viennent de démontrer qu'il ne faut jamais désespérer. Par un vote historique, des syndicats britanniques appellent au boycott d'Israël, appel publié le 17-09-2009. Dans une décision historique, la majorité des syndicats britanniques a voté la décision de mettre en oeuvre un mouvement de masse pour boycotter, désinvestir et sanctionner Israël jusqu'à l'obtention d'un accord négocié fondé sur la justice pour les Palestiniens. La motion a été votée lors du TUC (Trade Union Congress) au Congrès annuel 2009 de Liverpool, par des syndicats représentant 6,5 millions de travailleurs anglais. Hugh Lanning, président de la Campagne de solidarité avec la Palestine, a déclaré: «Cette motion est le point culminant des motions passées dans les congrès syndicaux cette année, à la suite des violences lors de la guerre sauvage d'Israël contre Ghaza, et reflète la montée massive du soutien en faveur des droits des Palestiniens. Nous avons travaillé avec les TUC pour développer une campagne massive de boycott des produits israéliens, en particulier les produits agricoles qui sont produits dans les colonies israéliennes illégales, dans la Cisjordanie palestinienne.» De plus, la motion engage le Conseil général des TUC à faire pression sur le gouvernement britannique pour qu'il mette un terme aux ventes d'armes à Israël, et qu'il soutienne les mouvements pour la suspension des accords économiques entre l'Europe et Israël. Les syndicats ont aussi encouragé le désinvestissement des entreprises qui profitent des 42 ans d'occupation israélienne à Ghaza et en Cisjordanie. La motion a été présentée par l'Union des compagnies de pompiers. Les syndicats les plus importants de Grande-Bretagne, dont Unite, le syndicat du secteur public, et Unison, qui représente les travailleurs des services de santé, ont voté en faveur de la motion. Elle a également condamné les déclarations de l'Histadrut, le syndicat israélien, qui soutient la guerre d'Israël contre Ghaza qui a tué 1450 Palestiniens en trois semaines, et a appelé les TUC à revoir leurs relations avec l'Histadrut. Les syndicats britanniques rejoignent ainsi ceux d'Afrique du Sud et d'Irlande dans leur vote pour qu'une campagne massive de boycott soit utilisée comme outil capable de ramener Israël dans la droite ligne du droit international, et l'obliger à respecter les résolutions de l'ONU qui encouragent justice et égalité pour le peuple palestinien. De même, en France, le Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens soutient l'appel à des sanctions contre Israël jusqu'à ce que soient appliqués le droit international et les principes universels des droits de l'Homme. Le Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens s'est attaché, depuis sa fondation, à organiser les mobilisations unitaires pour le respect du droit international et en solidarité avec le peuple palestinien, relayant en France les voix des acteurs engagés pour la paix et la justice. Le collectif s'est engagé dans la campagne palestinienne contre le Mur d'annexion israélien et pour la suspension des accords d'association Union européenne / Israël. Quatre ans après l'avis de la Cour internationale de justice qui proclame l'illégalité du Mur et de la colonisation, et le vote positif des pays de l'UE à l'ONU, force est de constater que les gouvernements n'ont pas pris les mesures nécessaires pour contraindre l'Etat d'Israël à se plier au droit international. En refusant de reconnaître le droit à un Etat pour le peuple palestinien et en accentuant la colonisation de territoires illégalement occupés, Israël détruit toute possibilité d'un ordre international juste et alimente d'autres extrémismes. Situation aggravée par la poursuite de la construction du mur de la honte au-delà de la ligne verte reconnue internationalement, avec pour effet d'annexer de nouveaux territoires appartenant à la Palestine, et en maintenant les entraves qui limitent gravement le droit de circulation des Palestiniens. Sur le plan politique, les sionistes refusent aveuglement de reconnaître le droit au retour des réfugiés palestiniens, discriminent gravement les droits démocratiques des citoyens palestiniens d'Israël, interdisent tout développement économique. Sur le plan militaire, la soldatesque israélienne se rend coupable à Ghaza de crimes de guerre contre la population civile, assiégée, appauvrie, et affamée par un blocus illégal et immoral. Israël arrogant s'enfonce toujours plus avant dans le déni des droits du peuple palestinien, en toute impunité. Cela ne peut durer. L'injustice est flagrante, c'est pourquoi de nombreuses organisations à travers le monde, soutiennent la demande de la société civile et politique palestinienne pour que des sanctions soient appliquées contre Israël, dans le cadre d'initiatives non violentes: boycott, désinvestissement, sanctions. Jusqu'à ce qu'Israél respecte le droit international et les principes universels des droits de l'Homme. Les syndicats et collectifs pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens s'engagent à intensifier leurs efforts pour relayer les initiatives de résistance pacifiques prises par la société civile palestinienne et leur donner une traduction concrète dans les actions de dénonciation. Il est impérieux d'appeler toutes les organisations engagées pour le respect du Droit international à multiplier les alertes et les actions pour rejoindre et relayer les revendications, tant que le droit international est bafoué, notamment au lendemain de la rencontre à l'ONU entre le président Obama, le président Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien qui a mis en lumière le refus d'Israël pour une solution juste. Le président Obama a déclaré avec clarté qu'il ne reconnaît pas les colonies installées depuis 1967, c'est un progrès historique. Mais il est paradoxal que les USA demandent aux pays arabes de faire de nouvelles concessions à Israël, alors que l'Amérique et le monde entier doivent exercer des pressions pour mettre fin aux exactions, à la colonisation et à l'apartheid qui se multiplient. Les sociétés civiles doivent donner l'exemple. Il n'y a pas d'alternative aux actions de résistance pacifiques: -boycott à travers le monde, des produits israéliens, d'autant qu'ils ne respectent pas les normes de traçabilité permettant de distinguer les produits en provenance des colonies illégales d'Israël dans les territoires palestiniens occupés, -désinvestissements des entreprises étrangères tirant profit de l'occupation et de la colonisation, -sanctions et poursuite contre les responsables israéliens, de par les crimes commis, -suspension des accords d'association UE/Israël tant que les droits de l'Homme sont bafoués. Réinventer l'Andalousie Toutes les organisations arabes et occidentales, soucieuses de paix et de justice, sont appelées à mener des campagnes de mobilisation et d'information à caractère citoyen et non violent, afin que l'oppression cesse et que l'on puisse réapprendre à vivre ensemble et réinventer, bâtir, une nouvelle Andalousie, qui semble devenir un mirage. Avant que de nouvelles catastrophes s'annoncent et que les extrémistes de tous bords ne torpillent l'avenir, il faut dire la justice. Les sujets à l'ordre du jour de l'Assemblée générale de l'ONU, comme la situation climatique de la planète, la crise financière, morale et les inégalités croissantes, et celles aussi en marge des travaux liés aux questions économiques et sociales et de développement durable exigent une coopération accrue de tous. Pour ce faire, et envoyer un signe fort au monde, il faut mettre fin à l'oppression en Palestine, qui exacerbe l'insécurité mondiale. [email protected]