Les rebelles chiites au Yémen ont tiré un missile de longue portée contre la région de La Mecque en Arabie saoudite, a indiqué hier la coalition qui les combat sous commandement saoudien. Le missile a été tiré vers 21h00 locales (18h00 GMT) jeudi soir depuis la province de Saada, bastion des rebelles Houthis dans le nord du Yémen, «en direction de la région de La Mecque», dans l'ouest de l'Arabie saoudite. «La défense aérienne a pu l'intercepter et le détruire à environ 65 km de La Mecque sans faire de dégât», a indiqué la coalition dans un communiqué. La Mecque est située à plus de 500 km de la frontière avec le Yémen. L'Arabie saoudite a déployé des batteries de missiles Patriot pour détruire les missiles balistiques, tirés occasionnellement du Yémen contre son territoire. Les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) - Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar - ont condamné l'attaque, décrite comme «une évidence claire» que les rebelles ne veulent pas d'une solution politique au conflit qui déchire le Yémen depuis 19 mois. Le ministre émirati des Affaires étrangères, cheikh Abdallah Ben Zayed Al-Nahyane, est allé plus loin, pointant du doigt l'Iran. «Le régime iranien soutient un groupe terroriste qui tire ses roquettes sur La Mecque (...) Est-il un régime islamique comme il le prétend?», a-t-il écrit sur Twitter. Le Qatar a qualifié l'attaque de «provocation aux sentiments de millions de musulmans de par le monde». Tous les pays du CCG, à l'exception d'Oman, font partie de la coalition sous commandement saoudien qui combat au Yémen les Houthis depuis mars 2015, en soutien au gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi. Il s'agit du deuxième tir de longue portée tiré par les rebelles ce mois-ci. Début octobre, la coalition avait annoncé avoir intercepté un missile visant la ville de Taëf, qui héberge une base aérienne saoudienne près de La Mecque. Les rebelles sont alliés aux forces d'élites du Yémen, loyales à l'ancien président Ali Abdallah Saleh. Ils se sont emparés des armes du gouvernement après avoir conquis la capitale Sanaa fin 2014.