L'envoyé spécial du secrétaire général pour le Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed, a déclaré devant le Conseil de sécurité que la situation actuelle dans ce pays était contraire aux engagements pris par les parties auprès des Nations unies. Dans un exposé lundi soir devant les membres du Conseil, M.Ould Cheikh Ahmed a estimé que «la situation sécuritaire était catastrophique et que la situation humanitaire continuait de se détériorer malgré les efforts des agences humanitaires». «Le comportement des parties prenantes sur le terrain est contraire aux engagements qu'elles ont pris précédemment de participer pleinement et de façon constructive au processus de paix sous la médiation de l'ONU», a-t-il dit, selon un communiqué de l'ONU. L'envoyé spécial a prévu de retourner dans la région immédiatement pour entamer des consultations avec les parties, à la fois à Sanaa, au Yémen, et à Riyadh, en Arabie saoudite, dans le but de parvenir à un accord détaillé sur la base de la «Feuille de route». «Il est maintenant de la responsabilité des délégations de faire de la paix la priorité», a-t-il ajouté. De son côté, le chef de l'humanitaire de l'ONU, Stephen O'Brien, a réclamé une nouvelle fois une solution politique au Yémen, à commencer par une cessation immédiate des hostilités. «Chaque jour que cette guerre continue, ce sont les civils qui souffrent», a déclaré M. O'Brien devant les membres du Conseil de sécurité. Il a rappelé que 80% des Yéménites, soit 21,2 millions de personnes, ont besoin d'une forme d'aide humanitaire. «Les acteurs humanitaires sont invités à remplir le vide laissé par l'absence du pouvoir politique, mais cela ne constitue pas une solution viable», a-t-il ajouté. «Depuis l'effondrement de la cessation des hostilités en août, les Yéménites à travers le pays, dans les zones contrôlées par les différentes factions en guerre ou pas, ont subi des attaques quasi-quotidiennes contre les civils, les institutions civiles et les infrastructures publiques», a-t-il encore dit. Selon lui, les travailleurs humanitaires ne peuvent pas faire leur travail en raison des intimidations et du harcèlement qu'ils subissent de la part des forces armées houthies. «Le conflit dure depuis trop longtemps. Il est grand temps que les parties prenantes fassent de la population yéménite la priorité et parviennent à un règlement pacifique afin de sauver ce qui reste de l'infrastructure, de l'économie et des services sociaux du pays», a encore dit M.O'Brien. Selon lui, l'effondrement du pays aurait des conséquences dangereuses non seulement pour le peuple yéménite, mais pour toute la région.