Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont appelé une nouvelle fois, jeudi dernier, les belligérants au Yémen à épargner les civils et préparent une résolution humanitaire dénonçant notamment les attaques contre des hôpitaux. Jugeant la situation humanitaire « très grave », les 15 pays membres du Conseil « demandent aux parties de respecter le droit humanitaire international », a déclaré l'ambassadeur angolais, Ismael Gaspar Martins, qui préside le Conseil en mars, à l'issue de consultations. Les 15 pays souhaitent aussi « un accès libre pour les agences humanitaires », une « cessation rapide des hostilités » et une « reprise rapide des négociations » de paix sous l'égide de l'ONU, interrompues depuis le 20 décembre. L'ambassadeur a estimé qu'une nouvelle session de négociations devrait « intervenir bientôt » car le médiateur de l'ONU, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, « fait des progrès » mais il n'a pas avancé de date. Le médiateur s'est adressé, jeudi dernier, à huis clos aux ambassadeurs du Conseil. Lors de sa précédente audition, il y a deux semaines, il avait avoué être incapable, pour l'instant, de convoquer de nouvelles négociations. Il doit se rendre une nouvelle fois en Arabie saoudite, selon des diplomates. Pour l'ambassadeur angolais, une résolution du Conseil sur la situation humanitaire au Yémen est nécessaire. Il a précisé que le texte devra traiter en priorité « du ciblage des établissements médicaux » par les belligérants. Le patron des opérations humanitaires de l'ONU, Stephen O'Brien, a souligné que « des hôpitaux, écoles et résidences continuent d'être frappés par toutes les parties » au conflit. « Il est inacceptable, a-t-il ajouté, que des installations médicales soient touchées ». Il a estimé essentiel que les belligérants « s'assurent que ces sites seront protégés ». Cette réunion du Conseil avait été réclamée par la Russie. Son ambassadeur, Vitali Tchourkine, a rappelé aux journalistes que « nous approchons du premier anniversaire du début de la campagne de bombardements menée par la coalition » militaire arabe. Cette coalition conduite par l'Arabie saoudite combat les rebelles chiites houthis, en soutien au gouvernement yéménite. « Il n'y a pas de perspectives claires de règlement politique », a affirmé le diplomate russe. « Nous n'avons pas de recette précise pour l'instant, mais il est clair qu'il faut pousser les parties à négocier », a-t-il estimé. « Nous sommes d'accord pour une résolution humanitaire (...) mais il faut faire quelque chose du côté politique ». Le conflit a fait plus de 6.100 morts depuis l'intervention de la coalition en mars 2015 et provoqué une crise humanitaire.