Les Nation Unies ont appelé les parties au conflit au Yémen à la cessation immédiate de la violence qui entrave l'acheminement de l'aide humanitaire et hypothèque la relance du processus de négociations inter-yéménites "dans un avenir proche." Cet appel intervient au lendemain de l'expiration de la trêve humanitaire suivie de raids aériens menés par la coalition arabe, conduite par l'Arabie saoudite. Dans une déclaration lue par son Envoyé spécial pour le Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed, lors d'une conférence tenue dimanche à Riyadh sur la situation dans ce pays, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a vivement encouragé les parties à "cesser immédiatement toute entrave à l'importation de carburant, de nourriture et de médicaments." Il a également appelé les parties prenantes au conflit yéménite à se garder de toute action susceptible de remettre en cause la sécurité des aéroports, des ports et des infrastructures de transport. Durant sa visite à Riyadh, M. Ould Cheikh a rencontré le Président yéménite en exil, Abd Rabbo Mansour Hadi, le Vice-président et Premier ministre du pays, Khaled Bahah, ainsi que de nombreux dirigeants politiques yéménites et les ambassadeurs des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), selon l'Onu. L'Envoyé spécial s'est également entretenu avec le Chef d'état-major des forces armées saoudiennes à la tête de la coalition, le général Abdulrahman Al-Banyan, auprès de qui il a plaidé en faveur d'"une prolongation de la trêve humanitaire." A part quelques accrochages sporadiques observés à certains endroits du pays, la trêve entrée en vigueur mardi dernier dans la soirée avait été majoritairement suivie jusqu'à son expiration dimanche dans la soirée, contribuant à l'ouverture des routes, des marchés et des voies d'approvisionnement. Durant les quatre premiers jours de la pause, les agences humanitaires de l'ONU ont pu acheminer suffisamment d'aide alimentaire pour couvrir les besoins de plus de 273.000 personnes durant un mois et ont permis à 1,2 million de personnes d'accéder à l'eau potable. La reprise des combats hypothéque la relance du dialogue La reprise des combats au Yémen remet en question l'organisation d'une conférence internationale prévue par l'Onu pour tenter de régler le conflit, a indiqué lundi le porte-parole adjoint de l'organisation onusienne Farhan Haq. Il a rappelé que M. Ban avait l'intention de convoquer cette conférence inclusive afin d'entamer un processus de négociation inter-yéménite "dans un avenir proche" et souhaité que tous les protagonistes y participent "sans condition préalable", sans, toutefois, fixer une date, en raison de la reprise des combats. "Nous souhaitons que les combats cessent de manière décisive. Ainsi, nous pourrons nous mettre à organiser et à envoyer les invitations pour cette conférence." De son côté, Le Premier ministre yéménite a déclaré que malgré l'absence des Houthis dimanche à la conférence tenue à Ryadh, ils pourraient prendre part à de futures négociations, estimant que les Houthis "ont choisi de ne pas participer à cette conférence, mais, en fin de compte, ils vont venir" à de futures rencontres. Selon des diplomates, l'Onu pensait organiser cette conférence à Genève à la fin mai courant. La coalition accuse les Houthis La coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite qui a repris ses raids aériens au Yémen dans la nuit de dimanche à lundi sur des positions des rebelles à Aden (sud), peu après l'expiration à 20H00 GMT de la trêve, a accusé les rebelles houthis d'avoir violer la trêve. "Ils n'ont pas respecté la trêve humanitaire. C'est pourquoi nous faisons ce qu'il faut faire", a déclaré le général de brigade Ahmed al-Assiri. Cette trêve a été entachée par des combats au sol, parfois meurtriers, entre rebelles et forces pro-Hadi ainsi que par des escarmouches à la frontière saoudienne où le royaume a déploré des attaques depuis le nord du Yémen, contrôlée par les Houthis. "Cette milice n'a pas arrêté ses combats. Ils ont continué à attaquer la frontière, à attaquer des villes au Yémen", a noté le porte-parole.