Difficile à l'heure actuelle de s'enthousiasmer pour la vie politique. Les critiques vis-à-vis du fonctionnement des partis politiques sont vives. Comment faire évoluer ces derniers? De récentes tentatives se sont heurtées à l'inertie des pratiques des différents états-majors. Il y a un véritable changement de société auquel nous assistons, ne serait-ce que parce que les citoyens sont aujourd'hui plus fortement émancipés et ont accès à des systèmes d'information qui n'existaient pas il y a trente ans. Aujourd'hui on s'informe sur les réseaux sociaux, c'est une véritable transformation de société que les hommes politiques n'ont pas encore réussi à appréhender. Faire de la politique autrement? Le mot est sur toutes les lèvres. Cela paraît compliqué avec des formations politiques sans visions d'avenir, des partis qui ont souvent menti aux électeurs, en ne traduisant pas en actes leurs promesses, ce qui engendre une perte de confiance, comme en témoigne la désaffection à la vie politique et la très mauvaise opinion des Algériens sur certaines formations politiques. L'absence d'alternative et de renouvellement de celles-ci ont achevé de discréditer nos représentants dans les assemblées élues, qui paraissent toujours plus décalés des aspirations du peuple. Que des députés, s'exprimant sur la chaîne Ennahar TV, ignorent le prix du carburant ou ne connaissent pas le nombre exact de ministres du gouvernement Sellal, n'est pas seulement ridicule, mais dévastateur! On ne travaille pas à faire des promesses ou dire à des gens ce qui serait agréable à entendre, et pourtant, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a exigé, à ce qu'on dise, la vérité au peuple. Il faut terminer avec ces vieilles manies et s'adresser à la raison, faire des propositions réalistes et applicables. L'objectif de la politique n'est pas de plaire à chacune des catégories de la société, mais de convaincre tous nos citoyens de servir un projet, une vision et une ambition nationale. Les Algériens attendent des partis politiques un discours sérieux, qui rassemble et qui n'exclut personne. La politique c'est avant tout, tisser des liens plutôt que de hisser des murs. Le débat d'idées est une exigence, la question n'est pas de débattre sur le passé, mais sur demain, sur comment se projeter, évoluer sérieusement, au milieu d'un monde qui ne nous attend pas. à la veille d'une importante échéance électorale, les partis politiques doivent mettre haut la barre dans le choix des candidats à la députation, ils ont le devoir de présenter des hommes et des femmes solides, avec des capacités intellectuelles hors du commun, porteurs de visions et capables de dessiner un futur différent et qui ont une capacité à comprendre la complexité du monde dans lequel l'Algérie doit se faire une place de choix. Il appartient donc aux uns et aux autres de prendre de la hauteur pour se hisser au niveau des très grands défis qui attendent notre Algérie.