Le nouveau président du club passera un sérieux test lors du verdict du championnat. Le CRBelouizdad a un nouveau président en la personne de Ali Ferrah. Celui-ci a été élu, samedi soir, à l'issue de l'assemblée générale élective du club qui s'est tenue au centre culturel d'Hussein Dey. Le nouvel arrivant n'est pas un inconnu puisque durant de nombreuses années il a été maire de Belouizdad. Sur le plan sportif, il a déjà présidé un club, à savoir l'Olympique du Ruisseau. Son élection est intervenue au cours d'une longue, très longue assemblée générale qui a débuté aux alentours de 18h00 pour se terminer vers 22h00. Une assemblée générale où les situations paradoxales n'ont pas cessé de se bousculer. Parce que, si elle a eu ses moments de clarté avec des discours de fraternité et de solidarité, elle a aussi eu de pénibles instants où l'injure a succédé à la tentative d'agression à un rythme effréné. Du reste, les débats qui devaient commencer à 16h00 ont débuté avec deux heures de retard à cause des inévitables querelles tournant autour de la composante de l'AG. Autrement dit, il fallait savoir qui avait et qui n'avait pas le droit d'assister aux débats et surtout de voter. L'assemblée générale du club comprenait quelque 270 personnes. L'ex-président du club, Mohamed Lefkir, avait réussi à faire voter des statuts et un règlement intérieur qui la diminuait considérablement. Il avait, en effet, fait valoir le devoir de cotisations imposées par la loi 90-31 sur les associations comme l'une des sources de revenus du club. Elles sont rares, pour ne pas dire qu'elles n'existent pas, les associations sportives qui revendiquent les cotisations pour autoriser quelqu'un à disposer d'une carte de membre actif d'une AG avec droit de vote. Le CRB apparaît comme le «zombie» venu d'ailleurs qui a atterri dans l'univers du football algérien où tout marche de travers puisqu'on fera remarquer que l'ex-président est parti sans que l'AG ait eu connaissance de ses bilans alors que le club a, tout de même, fonctionné avec l'argent des subventions publiques et celui des sponsors qui n'est qu'une forme d'aide indirecte de l'Etat. C'est donc la réduction à 104 membres cotisants de l'AG qui a été fortement contestée par des gens. Ils sont allés jusqu'à accuser le troisième candidat, Ali Ferrah, d'avoir payé la cotisation (qui s'élève à 5 000 dinars minimum) à certaines personnes pour avoir leurs voix. Des palabres ont fait que l'AG a été retardée de deux bonnes heures, les représentants de la DJS ayant opté pour la consultation de leurs supérieurs avant de prendre une décision définitive. Entre-temps, le ton est plusieurs fois monté et la salle, transformée en un grand fumoir, est devenue le centre de la harangue, de l'invective, de l'insulte, parfois du coup de poing. On a alors assisté à des scènes déplorables pour un club de cette envergure à cause de certains énergumènes qui auraient mieux fait de rester chez eux. Il faut, cependant, mettre en relief le fait que de nombreux membres de l'AG ont su garder leur calme, leur attitude contrastant avec celle des éternels agités. Le paradoxe a voulu qu'une fois les représentants de la DJS soient de retour et le voeu de Mokhtar Kalem, qui avait souhaité que l'AG soit reportée de 48 heures ait été rejeté, la salle retrouve son calme pour permettre aux travaux de commencer sous le contrôle d'un huissier de justice. Et là, nous avons assisté à un fort moment de démocratie comme on n'en voit dans aucun des clubs. En effet, chacun des candidats a été appelé à la tribune pour présenter son programme et chacun d'eux a eu sa part d'ovations. Pas une huée, pas un sifflement n'a été entendu au cours des interventions. Des interventions dont celle de Seddik Bahloul fut la plus émouvante, l'intéressé indiquant qu'il se désistait au profit de Mokhtar Kalem et demandant à l'assistance de prêter main forte au futur élu même s'il s'agissait de Ali Ferrah. Les revendications des opposants à la réduction de la composante de l'AG ont, malgré tout, pu obtenir partiellement satisfaction dans la mesure où la DJS a daigné accepter inscrire avec les votants, 7 anciens membres (fondateurs ou pas) de la direction du club, portant ainsi l'AG à 111 personnes. Comme il y avait 6 absents, il n'y eut, donc, que 105 votants dont deux des bulletins ont été considérés comme nuls. Malgré l'appui des anciens du CRB, de Selmi Djilali et de Seddik Bahloul, Mokhtar Kalem n'a pu faire pencher la balance en sa faveur, se faisant battre par son adversaire qui l'a largement emporté avec 70 voix contre 33. Ali Ferrah est passé mais sa présidence débute dans un climat difficile, car on a senti que l'opposition était assez forte pour lui mettre la pression. Il passera, à coup sûr, un sérieux examen à la fin du mois de mai lorsqu'on connaîtra le verdict du championnat. Si le CRB ne parvient pas à se maintenir en division 1, nul doute que le nouveau président devra assumer ce lourd tribut.