Figure historique de l'Iran, Akbar Hachemi Rafsandjani En mars 1988, Khomeiny le nomme commandant en chef des armées iraniennes et un mois plus tard, il impose le cessez-le-feu avec l'Irak. L'ex-président iranien, l'ayatollah Akbar Hachemi Rafsandjani, l'un des hommes clés de la République islamique, est mort hier à l'âge de 82 ans à la suite d'un malaise cardiaque, selon les agences de presse Isna et Fars. Président de la République d'Iran de 1989 à 1997, Rafsandjani, avait été hospitalisé d'urgence dans un hôpital de Téhéran. Fils d'agriculteurs aisés, il a suivi la hawza de Qom, ville sainte du chiisme, pendant une douzaine d'années, dont six sous l'enseignement de l'ayatollah Khomeini dont il fut ensuite l'un des seconds inconditionnels. Arrêté à quatre reprises par la police du Shah, cet homme d'affaires s'investit, entre 1960 et 1976, dans des opérations immobilières, à Qom, puis devient l'un des plus importants grossistes en pistaches d'Iran. Considéré comme l'homme le plus riche du pays, sa fortune personnelle étant estimée à plusieurs milliards de dollars, il devient, après la chute du Shah en 1979, président du majlis (Parlement) et, de 1980 à 1988, le fondé de pouvoir de l'ayatollah Khomeini au puissant Conseil de guerre qui dirigea l'affrontement avec l'Irak. En mars 1988, Khomeiny le désigne commandant en chef des forces armées iraniennes et un mois plus tard, il impose le cessez-le-feu avec l'Irak. Au printemps 1989, il a fait défiler 10 000 hommes en armes du Hezbollah libanais à Baâlbek lors du Youm el Qods. Le 28 juillet 1989, il est élu président de la République iranienne puis réélu jusqu'en août 1997, sur un programme d'ouverture et de réformes contre ceux qu'on appelait alors les irréductibles, parmi lesquels le très conservateur Mohtachemi. Il affirmait alors: «On ne construit pas un barrage avec des slogans... L'Iran fait toujours venir son blé, sa viande, ses pièces de rechange, ses véhicules et ses experts de l'étranger!». Souvent en conflit avec le Parlement conservateur, il verra sacrifier certains de ses collaborateurs, comme le ministre de la Culture Mohammed Khatami, en 1992 et le ministre de l'Economie, Mohsen Nourbakhsh, en 1994.Battu par Mahmoud Ahmadinejad en 2005, il finit sa carrière comme membre de l'Assemblée des experts tout en apportant un soutien constant au réformateur Mohammad Khatami, son successeur à la présidence de l'Iran, en 1997. Figure historique de l'Iran, Akbar Hachemi Rafsandjani, a constamment occupé le coeur de l'échiquier politique, prônant la modération et un rapprochement pondéré avec l'Occident, y compris le «grand Satan» américain. Réformateur avant l'heure, il avait incarné l'ouverture du pays, avec un programme de reconstruction après les huit années de guerre contre l'Irak, ce qui lui a valu les critiques acerbes du guide suprême, successeur de Khomeini, l'ayatollah Ali Khamenei, hostile à sa politique économique jugée trop libérale. Ce vieux compagnon de Rafsandjani, devenu numéro un iranien, sera le plus sévère détracteur de sa politique qui «n'aidait pas les déshérités».