Figure politique centrale de la R�publique islamique depuis sa fondation il y a trente ans, Akbar Hashemi Rafsandjani est un conservateur pragmatique et aussi l'un des ennemis jur�s du pr�sident iranien Mahmoud Ahmadinejad. Deux fois pr�sident lui-m�me, cet homme de 75 ans s'est peu exprim� depuis la r��lection controvers�e de M. Ahmadinejad, un ultraconservateur, le mois dernier et son intervention hier lors de la pri�re hebdomadaire � l'Universit� de T�h�ran �tait d'autant plus attendue. Lors de la campagne, il a soutenu la candidature de Mir Hossein Moussavi qui a accus� le pouvoir de fraude et est devenu le chef d'un mouvement de contestation qui a �branl� le r�gime avant d'�tre �touff� par les forces de l'ordre. M. Rafsandjani dirige deux institutions cl�s de l'Iran, le Conseil de discernement, organe d'arbitrage politique, et l'Assembl�e des experts, habilit�e � d�signer, superviser et �ventuellement d�mettre le guide supr�me iranien, l'ayatollah Ali Khamenei. Pr�sident de la R�publique entre 1989 et 1997, il avait subi une d�faite humiliante face � M. Ahmadinejad, alors maire de T�h�ran, � la pr�sidentielle de 2005. Mais en d�cembre de l'ann�e suivante, il entame son retour en distan�ant largement � T�h�ran ses rivaux � l'�lection des membres de l'Assembl�e des experts et est �lu � sa t�te en septembre 2007. R�volutionnaire historique, chef des arm�es durant la guerre contre l'Irak (1980-1988), puis pr�sident-reconstructeur (1989-1997) apr�s la mort de l'ayatollah Rouhollah Khomeiny, fondateur du r�gime, il s'�tait repr�sent� en 2005 en rempart contre les ultraconservateurs. Son �chec avait marqu� pour beaucoup le d�but de son retrait de la vie politique. Mais l'�lectorat r�formateur, qui lui avait fait d�faut � l'�poque, l'avait pl�biscit� fin 2006 quand r�formateurs et conservateurs mod�r�s avaient d�cid� de s'unir face � M. Ahmadinejad. Fid�le du fondateur de la R�publique islamique, l'ayatollah Khomeiny, ce simple �tudiant en th�ologie, s'�tait lanc� en politique en 1963 au moment de l'arrestation de Khomeiny � Qom (centre) par la police du Chah. Sa pr�sidence a �t� marqu�e par la reconstruction et l'ouverture � l'�tranger, mais aussi les violations des droits de l'Homme, une inflation et un endettement �normes, et des tentatives avort�es de rapprochement avec les Etats-Unis. A la fin de son mandat, en 1997, M. Rafsandjani et ses amis politiques ont jou� un r�le d�terminant dans l'�lection du r�formateur Mohammad Khatami. Il veut incarner l'opposition � une vision r�trograde de l'islam, le soutien au d�veloppement politique et �conomique et � l'ouverture vers l'ext�rieur, ce qui ne l'emp�che pas de critiquer r�guli�rement la politique am�ricaine. Partisan d'une �conomie libre, il n'a pas h�sit� � affirmer que �la cr�ation de richesse est une valeur�. Mais la source de la richesse de sa propre famille a suscit� des interrogations et M. Ahmadinejad n'a pas h�sit�, lors de la campagne � la pr�sidentielle du 12 juin, � lancer des accusations de corruption contre les Rafsandjani en plein d�bat t�l�vis�. Sa fille Faezeh Hachemi, qui soutenait M. Moussavi et a particip� � plusieurs manifestations contre les r�sultats de la pr�sidentielle, a �t� bri�vement interpell�e apr�s le scrutin. M. Rafsandjani a aussi marqu� son opposition implicite au style de M. Ahmadinejad, en pr�nant la mod�ration dans les d�clarations de l'Iran sur son dossier nucl�aire ou la situation en Irak.