S'il y a un responsable en Algérie qui tient la tête haute au groupe beIN Sports, c'est bien le DG de l'Entv: Tewfik Khelladi. Ce dernier est considéré comme la bête noire du groupe qatari. Depuis qu'il a été installé à la tête de l'Entv en 2012, il a causé plein de soucis à la télévision de Doha. C'est lui qui a décidé de ne pas céder au chantage de beIN sports sur les droits TV de la CAN 2017. C'est lui également qui a ordonné la connexion du signal pour la retransmission par l'Entv du match barrage de l'Algérie au Burkina Faso pour le compte de la qualification au Mondial au Brésil. A l'époque, Al Jazeera Sport avait qualifié cette retransmission de «piratage» audiovisuel et avait poursuit en justice l'Entv, alors que ses responsables ont expliqué cette démarche de légitime en réponse à un chantage de la chaîne qatarie. Déjà, quand il était DG de la radio, Khelladi avait mené campagne à l'UAR (l'Union africaine de radiodiffusion) pour une diffusion gratuite des matchs de la CAN sur les radios africaines. Véritable diplomate et fin tacticien, Khelladi négocie toujours avec les Qataris jusqu'à la dernière minute, avant de les griller devant toute la planète. Contrairement aux pays où on a dès le départ abandonné la piste de la diffusion, l'Algérie, à sa tête le négociateur de l'Entv, attende l'ultime minute pour tenter de décrocher des avantages. Mais ni beIN Sports l'ayant droit des matchs de la CAN ni le vendeur sportif ne sont tombés d'accord avec le patron de l'Entv sur un accord final, Khelladi a toujours défendu le principe de diffusion pour un pays participant à la CAN. «C'est nous qui faisons le spectacle, on a le droit à quelque chose» a-t-il déclaré à un responsable de la télévision quand l'Equipe nationale algérienne était au sommet en 2014. A l'époque, notre pays était le seul représentant arabe au Mondial, beIN Sports devait faire quelques concessions. Ce ne fut pas le cas, puisqu'elle a fait payer à l'Algérie le tarif de 33 millions de dollars pour plus d'une vingtaine de matchs. A cette époque, le gouvernement avait autorisé un correspondant de beIN Sports en Algérie. En 2015, cette autorisation lui fut retirée, ce qui a poussé la chaîne qatarie à revoir sa stratégie en Algérie. Mais avec la présence de Khelladi à la tête de la direction de la télévision publique, rien ne passera pour beIN Sports, Le DG de l'Entv a le soutien du Premier ministre et même de la Présidence, lui qui en était le directeur de com. La réponse de Khelladi à beIN Sports a été une gifle diplomatique à l'hégémonie de la chaîne qatarie dans le Monde arabe. Le patron dudit groupe beIN Sports Nasser El Kheleifi, doit sûrement regretter de l'argent en Algérie, car il perdra beaucoup encore en France quand les Algériens regarderont beIN Sports gratuitement avec des démos fabriqués en Algérie pour décrypter les programmes du groupe qatari. [email protected]