A l'approche de chaque événement footballistique comme la CAN ou le Mondial, les négociations entre la Télévision algérienne et le groupe qatari beIN Sports butent sur le montant exorbitant proposé par le groupe qatari. Ce dernier cède, pour des montants symboliques, les droits de retransmission télévisuelle des événements sportifs aux autres pays comme le Maroc ou la Tunisie, mais se comporte d'une autre manière avec l'Algérie. Il s'agit d'un chantage exercé par la chaîne-mère de beIN Sports, à savoir Al Jazeera, sur l'Algérie. Al Jazzeera est disposée à revoir à la baisse ses offres à condition que l'Algérie accepte d'ouvrir un bureau pour cette chaîne à Alger. Toutes les tentatives d'Al Jazeera ont été vaines, d'où son acharnement sur l'Algérie, quand il s'agit de céder les droits de retransmission TV des matchs de la CAN et du Mondial. Néanmoins, le gouvernement par le biais du ministère de la Communication avait accordé une accréditation à un journaliste travaillant pour le compte de beIN Sports. La chaîne beIN Sports avait choisi le journaliste Hocine Bensalah, ex-Dzair TV pour la représenter en Algérie. Il a travaillé de concert avec l'équipe des journalistes algériens exerçant à Doha. Ses reportages avaient pour but de couvrir l'Equipe nationale algérienne, la seule équipe arabe qualifiée au Mondial du Brésil en 2014. Malgré l'accord intervenu en 2014 entre le Premier ministre Abdelmalek Sellal et le président du Réseau qatari de chaînes de télévision sportives beIN Sports, Nasser El Khelaifi, détenteur des droits de retransmission TV de la CAN et du Mondial en Afrique et au Moyen-Orient, le chantage se poursuit toujours. D'autres intermédiaires, comme le président de la FAF, Mohamed Raouraoua et le présentateur-vedette de beIN Sports Hafidh Derradji, tentent de régler le problème entre les deux parties. Mais les choses n'ont pas évolué. La guerre entre la chaîne qatarie et la Télévision nationale a été également relancée par une nouvelle tension entre le président de la CAF Issa Hayatou et le président de la FAF Mohamed Raouraoua, qui avait voté pour le nouveau président de la FIFA, contre le souhait du président de la CAF. Par ailleurs, l'Algérie subit le même chantage que l'Egypte qui est en guerre politique avec le Qatar en raison de la destitution du président Mohamed Morsi, du mouvement des Frères musulmans et allié de Doha, par le général Al Sissi. Ces tensions entre l'Egypte et le Qatar sont similaires aux tensions qui avaient conduit à la fermeture du bureau d'Al Jazeera à Alger. Au moment où celle-ci exerce des pressions commerciales sur l'offre de la CAN 2017, elle pratique dans le même sillage une contrainte politique pour la réouverture de son bureau à Alger. [email protected]