Aïn El-Hammam est un chef-lieu de daïra, sis à environ cinquante kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, est une commune qui peut sembler riche, mais qui en fait n'a presque pas de ressources. Seuls les gros commerçants -et la région en est solidement pourvue -et les émigrés qui se comptent en nombre, font vivre quelque peu la région. La ville assez froide est recouverte de neige pratiquement tous les hivers. Les citoyens savent combien sont difficiles les déplacements, notamment quand les routes et pistes desservant les villages sont enneigées. Plusieurs fois des femmes sur le point d'accoucher ont dû être transportées à dos d'hommes et sur un brancard de fortune sur plusieurs kilomètres avant d'arriver à l'hôpital d'Aïn El Hammam. Les jeunes sont les plus délaissés, aucune infrastructure ne semble être prévue pour eux, en effet et mis à part la petite salle omnisports érigée sur l'aire de jeu sise au-dessus du collège Amar Ath Cheikh essaie de répondre à une demande chaque jour grandissante. Ainsi et à part quelques cybercafés offrant un moment d'évasion, les jeunes n'ont aucune autre distraction. Les besoins des populations sont immenses, certes et contrairement aux autres régions de la wilaya, l'eau potable n'est guère un problème, mais les routes et l'électricité sont un véritable casse-tête pour les habitants. Ainsi, les routes sont dans un état lamentable et les coupures d'électricité sont omniprésentes. Plusieurs citoyens rencontrés évoquent le cas de cette polyclinique commencée dans les années 1980 et qui n'est pas encore achevée, une infrastructure qui fait cruellement défaut aujourd'hui. Aïn El Hammam est aussi un marché qui accueille les foules de villageois les mardis et samedis, alors que plus bas devant l'hôpital de la région, un minimarché semble se tenir, mais l'importance n'est pas la même, sauf qu'en cet endroit les femmes tiennent échoppe et les clients sont en majorité des femmes. En ville et pratiquement dans n'importe quel lieu, si on montre patte blanche on peut échanger ou acheter des devises fortes. Les jeunes vendeurs semblent avoir une calculette dans les yeux et être au courant des taux pratiqués ailleurs. Les unités économiques sont des plus rares. Seule l'unité de textile d'Aït Hichem emploie quelques bras. Le tapis qui a fait la gloire de la région se vend assez mal et les tisserandes se trouvent carrément dans le désarroi et pourtant de beaux ouvrages se font soit à Aït Hichem soit à Ouaghezène. Région touristique par excellence, Aïn El Hammam pourrait décoller facilement en cas de relance de ce secteur. Pour l'heure, elle semble «sommeiller».