Quelques bâtiments, beaucoup de cafés et des commerces appartenant à des particuliers, bordent sur un kilomètre, la seule rue, faisant office de chef-lieu. Erigée au rang de daïra depuis le dernier découpage administratif, Iferhounène peine à sortir la tête de l'eau. Le chef-lieu qui n'a changé que de statut administratif, demeure le petit village des années 1970, bien que quelques bâtisses aient émergé çà et là. Les treize mille habitants du chef-lieu continuent de souffrir de l'isolement et surtout de l'absence de nombreux organismes et structures étatiques. Quelques bâtiments, beaucoup de cafés et des commerces appartenant au domaine privé, bordent sur un kilomètre, la seule rue, faisant office de chef-lieu. Le reste consiste en un petit bureau de poste, une pharmacie, une mairie, un siège de daïra, et quelques structures inévitables telles les écoles. sLe minimum pour ainsi dire. Pour la plupart des services, les habitants doivent se déplacer jusqu'à la commune d'Aïn El Hammam. La polyclinique, tout juste plus grande qu'un dispensaire, est la seule structure capable de faire face aux premiers soins. Disséminées à travers une multitude de villages, les salles de soins ne sont pas préparées ni dotées de matériel nécessaire à la prise en charge de malades graves. Pour toute urgence médicale, les malades doivent parcourir une vingtaine de kilomètres ou plus pour certains villages, avant d'atteindre l'hôpital de Aïn El Hammam. Lorsqu'un accident grave survient, il faut attendre que les pompiers arrivent de Michelet pour prendre en charge les blessés, avant de rebrousser chemin, vers l'hôpital. Une perte de temps dont les malades graves se passeraient, volontiers, si leur ville était pourvue d'une caserne de pompiers. On n'y trouve ni banque, ni tribunal. Ce qui ne semble pas « indisposer », outre mesure, les habitants qui ont gardé leurs bonnes vieilles habitudes, datant de l'époque où ils faisaient partie de la commune de l'ex-Michelet, à 7 km du village le plus proche. Ils y ont leur banque, y font leur marché, tout comme ils y trouvent le strict nécessaire qui manque à Iferhounène. Le marché du mardi, c'est à Aïn El Hammam qu'ils le font. C'est comme si des sentiments les liaient à la ville voisine qu'ils considèrent un peu, comme la leur. Pourtant de par sa situation géographique, Iferhounène devrait faire l'objet d'une attention particulière de la part des pouvoirs publics. Certains de ses villages sont situés en pleine montagne et continuent de vivre des désagréments liés au manque de commodités de toutes sortes. Les affres de l'hiver et l'isolement ne les plongent pas pour autant dans la fatalité. S'ils ne se plaignent pas, c'est parce qu'ils sont habitués à ne compter que sur eux-mêmes dans cette région qui les a forgés et préparés aux pires difficultés. Ce qui ne veut nullement dire qu'ils doivent continuer à vivre, en marge de la civilisation.