Hamid Baroudi et Athmane Bali sont du voyage pour apporter du rêve aux Japonais... La connaissance du patrimoine universel saharien est le thème choisi pour illustrer, présenter et «vendre» les potentialités culturelles et touristiques et économiques de l'Algérie lors de l'exposition universelle de 2005 d'Aïchi (Japon) qui a déjà ouvert ses portes depuis le 25 mars. Celle-ci a d'ores et déjà accueilli plus d'un million de visiteurs. Cette exposition qui durera 6 mois, soit jusqu'au 25 septembre 2005, est la première exposition universelle du XXIe siècle. 120 pays y ont pris part. Son thème «La sagesse de la nature». Aussi, à la veille du départ au Japon d'un groupe de Touareg composé de 20 artistes qui présenteront un spectacle de musique, chants et danses traditionnels, à l'occasion de la journée de l'Algérie prévue le 16 avril à l'exposition d'Aïchi, M.Akira Urabe, ambassadeur du Japon en Algérie, et Mohamed Bensalem, ancien ministre, chargé de mission pour l'expo 2005, ont animé mardi une cérémonie au siège de l'ambassade du Japon afin de dévoiler le programme. Dans son allocution de bienvenue, l'ambassadeur du Japon soulignera la beauté du parc Tassili N'ajjer qui est, selon lui, «un des plus beaux espaces désertiques au monde avec son patrimoine du Sahara algérien et son ensemble touareg que j'espère faire découvrir aux Japonais». Pour sa part, M.Bensalem qualifiera la participation algérienne à cette expo de «symbolique d'amitié entre les Japonais et les Algériens depuis la visite historique de notre président au Japon». Cette exposition qui existe depuis 1857, a son siège à Paris. L'Algérie avait voté pour le Japon comme prochaine escale après Londres et d'autres pays. Cette expo se veut ainsi être une vitrine des potentialités du pays en matière liée à la thématique arrêtée par l'expo. Cela a abouti au patrimoine saharien, le rêve des Japonais. Aussi, afin de connaître son patrimoine universel saharien, l'Algérie se «découvrira» aux Japonais à travers deux programmes. Le premier est d'ordre scientifique. Le système hydraulique dans le désert ou la «fouggara» fera l'objet d'une conférence animée par Iwao Kobori, un chercheur universitaire qui s'est longtemps penché et a observé méticuleusement ces fouggaras, véritable source de vie dans le désert. Cette conférence sera appuyée par l'intervention de professeurs algériens, introduite par un film-documentaire de 40 minutes signé Mme Cherabi sur les travaux du Japonais à Aïn Belbel et au Japon. Le deuxième volet, culturel, comprendra un spectacle de musique traditionnelle qui comprendra l'imzad et le chant tindi. La scénographie échoit à Hamid Baroudi qui a conçu également plusieurs séquences de diaporamas qui seront projetés sur ces hommes bleus. Parmi eux, Athmane Bali et sa troupe familiale. Un programme spécial a été concocté à cet effet. «Nous allons présenter les trois générations : d'abord l'imzad, ensuite le tindi suivi de rythmes de percussions pour finir avec le «tayemat» qui est une danse guerrière où les hommes dansent avec les sabres. On passera au contemporain avec le luth», confie Bali. «Notre objectif, soutient M. Bensalem, est de réaffirmer notre volonté à s'aligner à la convention liée au patrimoine immatériel. Le nôtre c'est l'imzad, les fouggaras, défendre les projets est notre but. Nous avons un gisement culturel très riche. Nous avons du retard à rattraper». La cérémonie s'est clôturée par l'offre d'un cadeau symbolique à l'ambassadeur du Japon. Ce dernier enfilera une tenue dans la pure tradition targuie aidé par le chanteur Bali avant que celui-ci et ses musiciens n'entonnent les superbes mélodies du désert. Enfin, l'ambassadeur du Japon fera remarquer à juste titre l'importance de cette expo qui vise à sensibiliser «les habitants de la Terre à vivre en harmonie avec la nature». Un retour aux sources, en effet, salutaire pour tous...